"La Cravate solidaire", l'association qui rhabille les chômeurs
Un salon d'emploi comme le forum géant qui se tient aujourd'hui à partir de 9 heures à la Concorde à Paris, c'est physique, il fait chaud, on est perdu... mais c'est aussi l'occasion de rencontrer "en vrai" des représentants d'entreprises qui, en principe, recrutent. Votre CV pourra être remarqué, votre candidature retenue. Mais pour ça, il faut soigner son apparence.
L'apparence physique est la première source de discrimination à l'embauche
Selon le Défenseur des droits. Et il suffit d'arpenter les allées de n'importe quel salon d'emploi pour comprendre qu'une grande partie des visiteurs n'a pas totalement intégré cette notion... Le " look professionnel ", certains n'y pensent pas. D'autres n'en ont pas les moyens. Pas évident de dépenser trois cents euros dans un costume, une chemise et des chaussures quand on est jeune et au chômage. Yvan raconte par exemple :
" Je finissais mes études et je n'avais pas beaucoup d'argent, je n'avais pas beaucoup de moyens pour m'acheter un costume, alors que je savais très bien que les codes qui existent dans un entretien d'embauche c'est d'avoir une très bonne présentation ; je ne me sentais pas très à l'aise d'aller à un entretien sans costume-cravate ".
Yvan s'est dirigé vers une petite association lancée il y a deux ans par trois étudiants en école de commerce. Ca s'appelle "la cravate solidaire" et leur idée, c'est tout simplement de prêter quelque temps des vêtements "pros" à des personnes qui cherchent du boulot et n'ont pas les moyens de s'habiller comme il le faudrait. Leur première collecte, Jacques-Henri, Nicolas et Yann l'ont réalisée au pied des tours de La Défense.
Aujourd'hui, ils accueillent cinq personnes par jour pour un relooking complet et gratuit
Une conseillère en image les oriente, les rhabille, et un autre bénévole se penche sur leurs démarches pour trouver du travail. La Cravate solidaire se déplace même sur certains salons d'emploi pour que les chômeurs aient une belle photo à mettre sur leur CV.
C'est le plus souvent les Missions locales ou d'autres associations qui envoient des candidats à la cravate solidaire.
D'autres prennent rendez-vous sur le site internet de l'association. Une structure qui est en train de faire des petits en région et même en Belgique. Et qui repose encore sur la bonne volonté de ses bénévoles, le soutien de quelques entreprises et la générosité des donateurs de costumes, cravates, foulards et tailleurs.
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