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Info franceinfo
Inflation : un tiers des dirigeants d’entreprise redoute les négociations salariales
De très nombreuses entreprises doivent ou vont devoir négocier dans les semaines qui viennent sur les salaires. Et si la difficulté de ce moment était lié aussi à la personne du chef d'entreprise ? C'est une information que vous révèle franceinfo.
Trop frileux les patrons ? Une étude, que franceinfo vous révèle ce vendredi 21 octobre 2022, menée auprès de près de 500 dirigeants par Opinionway pour The Trusted Agency, un organisme qui propose notamment des formations à la négociations dirigée par un ancien officier du Raid, montre qu'ils sont très nombreux à redouter le moment-clé des négociations salariales. Car si les négociations patinent, c'est peut-être parce que les dirigeants d'entreprise, qui sont en charge à mener des négociations sur les salaires, n'aiment tout simplement pas ça.
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Un tiers des dirigeants disent en effet redouter les moments de négociations. Un sentiment de plus en plus fort à mesure qu'ils prennent de l'âge : il touche surtout les plus de cinquante ans. Pire, ces dirigeants se trouvent mauvais pour affronter ce moment. 24% des répondants à cette étude ne se trouve pas suffisamment éloquents en situation de négociation. Et plus d'un dirigeant sur dix a déjà préféré prendre la fuite ou déléguer la discussion à un subordonné !
En cause : ces patrons trouvent que les salariés vont trop loin. Un tiers d'entre eux, 34%, jugent les demandes de leurs salariés souvent excessives. Ce qui génère chez eux un stress important : 15% des chefs d'entreprise appréhendent l'idée de faire face à des salariés agressifs. Les femmes sont d'ailleurs deux fois plus stressés à cette idée que les hommes. Du reste, 9% des dirigeants reconnaissent avoir vécu des conflits importants causés par des négociations qui se sont mal déroulées.
Laisser de côté ses émotions
Pourtant, nombre d'entre eux s'apprêtent à mener des discussions. C'est l'avis de Laurent Combalbert, cet ancien négociateur du Raid qui se met désormais au service des entreprises. Il nous explique que la totalité de ses clients, du grand groupe à la PME, sont dans des logiques de négociations et qu'ils n'y iront pas à contrecoeur, qu'ils sont prêts à lâcher sur le pouvoir d'achat et le partage de la valeur. Plus difficiles pour eux, et plus stressantes, sont les négociations avec les fournisseurs. Renégociations de contrats qui vont tenir compte de la hausse des prix de l'énergie.
Parmi les nombreux conseils que donne Laurent Combalbert pour aborder ces négociations plus sereinement, il y a celui de laisser de côté ses émotions. "Un bon négo n'a pas d'égo", résume-t-il. Il faut écrire le point idéal pour soi et le point de rupture, au-delà duquel on n'ira pas. Et le faire bien en amont, en ayant la tête froide.
Les interviews ont été réalisées du 15 septembre au 6 octobre 2022 auprès d’un échantillon de 440 dirigeants représentatif des entreprises comptant 20 salariés et plus.
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