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Ils ont changé de vie. Karine, après avoir racheté des entreprises, en a trouvé une pour elle, une usine textile

Tout l'été les parcours de salariés qui ont changé de vie. Mercredi, Karine, qui a passé son temps à racheter des entreprises pour d'autres, avant de le faire pour elle même. Elle a racheté une petite usine textile à Pau, et elle a trouvé la liberté.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une usine textile. Photo d'illustration. (JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP)

Karine a beaucoup donné pour les autres. Le meilleur d'elle-même pour donner des conseils, aider, racheter, encadrer. Mais un jour elle se dit que :"Donner des conseils, c’est chouette mais il y a des moments où vous avez envie d’arrêter de donner des conseils et de faire." Elle qui fait couramment des acquisitions ne se voit pas créatrice d'entreprise en partant de zéro. À 45 ans elle se dirige vers la reprise d'entreprise. Elle fait une formation pour cela. Et se sentait prête et tout se passe très facilement : "J’ai eu beaucoup de chance et au bout d'un mois je suis tombée sur la cible idéale, pour moi en tout cas, et du coup les choses sont allées très vite par la suite." 

La cible, c'est une fabrique de textile à Pau. Son propriétaire la laisse en sommeil depuis deux ans. Il veut partir à la retraite. La belle au bois dormant : "Quand j’ai vu les comptes ils étaient plutôt très bons." Mais ça n'est le bilan qui va décider Karine à se lancer : "Surtout ce qui m’a fait flancher, c’est que je quand je suis entrée dans la salle des métiers à tricoter, j’ai regardé les machines, j’ai entendu le bruit, j’ai senti le fils, et je n’avais plus aucun doute que c’était ce qu’il me fallait."Qu'elle y revienne parce que le textile est une histoire familiale. Douloureuse. De fermeture, de faillite.

Au point que c'est un destin pour Karine. Elle négocie avec le vendeur mais dans sa tête la décision est prise : "Je le voyais me parler, il avait les lèvres qui bougeaiet et mais je n’entendais pas, j’avais envie de lui dire : 'tu peux me raconter ce que tu veux mais c’est sûr c’est moi qui reprend la manufacture.'"

"Il y a cette liberté qui est énorme..."

Karine va continuer d'habiter à Paris, pour assurer la partie commerciale. Elle va s'associer avec Arnaud, qu'elle a rencontré au cours de sa formation à la reprise d'entreprise. Il s'occupe de la production et habite sur place. Un duo qui marche et pour Karine une évidence : "Il y a des gens qui parlent de leur vocation d’être médecin, d’être prêtre, moi je ne pensais pas que j’avais convocation de faire du textile." 

Les perspectives sont excellentes et le duo a déjà racheté une deuxième entreprise. Ce qu'elle en tire : "Je pense quand même une grande liberté, une très très grande liberté. J’ai envie de reprendre une boîte, c’est moi qui décide, c’est moi et pas les actionnaires. Il y a quand même une grosse responsabilité, il y a 20 personnes qui dépendent du fait qu’on ne fasse pas de trop grosse bêtises, mais il y a cette liberté qui est énorme, c’est je pense ce que je cherchais et c’est chaque jour un grand bonheur."

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