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Grâce aux aides, une baisse spectaculaire du nombre de chefs d'entreprise au chômage

Plus de 33 000 chefs d'entreprise ont dû mettre la clé sous la porte en 2020. Ça peut paraître beaucoup, mais c'est en fait historiquement bas. Les aides du gouvernement ont joué à plein, mais attention à la suite.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une agence Pôle emploi à Besançon (Doubs). Photo d'illustration. (CHRISTOPHE MEY / FRANCE-BLEU BESANÇON)

C'est en effet une surprise. On pouvait s'attendre à une vague de faillites pendant cette année marquée par deux confinements, la fermeture administrative de nombreux commerces pendant de longues semaines. Mais il n'en est rien. Au contraire. Ces 33 189 chefs d'entreprise qui ont dû cesser leur activité, c'est en effet beaucoup moins que les années précédentes. C'est précisément une diminution de 31,4% des liquidations judiciaires par rapport à 2019. Mieux, depuis cinq ans que l'association GSC qui informe les dirigeants sur les risques de leur perte d'emploi et Altarès, qui fournit de l'information aux entreprises, mesurent ces défaillances, les chiffres n'ont jamais été aussi faibles.

"Les dispositifs de l'État ont permis aux entreprises de maintenir la tête hors de l'eau", analyse Anthony Streicher, le président de l'association GSC. Mais attention, prévient-il, "l'arrêt progressif des aides va provoquer un raz-de-marée pour des milliers de chefs d'entreprise". Ces aides de l'État, c'est par exemple le fonds de solidarité. Les entreprises les plus touchées par la crise, par exemple celles du tourisme, de la restauration ou de l'événementiel, peuvent bénéficier de la prise en charge de la perte de leur chiffre d'affaires mensuel, sous certaines conditions.

Les plus petites entreprises ont mieux résisté que les autres

Les structures de moins de cinq salariés sont celles qui connaissent le plus fort recul de faillites. Pour les auteurs de cette étude, c'est parce qu'elles sont jeunes et qu'elles ont fait preuve de plus de souplesse que les autres. À l'opposé, ce sont les dirigeants de PME installés depuis plusieurs années, âgés de plus de 50 ans, qui ont connu le plus de cessation d'activité. Certains secteurs sont plus touchés que d'autres. La construction et le commerce concentrent la moitié des liquidations judiciaires. Notamment tous les commerces dits non essentiels. Sans compter la restauration, et les services aux entreprises.

Ces bons chiffres rappellent ceux de la création d'entreprise. La crise a décidément des effets paradoxaux. On le rappelle, l'Insee enregistré un nombre record de créations d'entreprise. Une hausse de 4% par rapport à 2019. Mais là aussi c'est un chiffre en trompe l'oeil. Peu de créations d'entreprises classiques, mais un boom de micro-entrepreneurs, et surtout dans la livraison à domicile.

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