Et si vous deveniez inspecteur du travail ?
Le ministère du Travail recrute des inspecteurs du travail. Avec une modification de taille : de nouveaux profils sont recherchés.
Vous avez au moins huit ans d'expérience professionnelle ? Le sens du dialogue ? Le ministère du Travail recrute des inspecteurs du travail. Le concours est ouvert et l'idée, c'est de recruter de nouveaux profils.
Diversifier les recrutements. Faire entrer des salariés du public ou du privé avec un peu de bouteille. Auparavant, seuls 10% des recrutements d'inspecteurs du travail étaient ouverts à ce type de profils. Le quota est désormais passé à 30%. On recherche des gens pragmatiques, avec le sens du dialogue, des recrutements qui ne sont pas basés que sur le savoir académique. Exemple du type de salariés recherchés : ceux qui ont exercé un mandat syndical ou des élus du personnel. Des gens qui ont une solide expérience du monde du travail et des relations sociales.
Le concours d'entrée a été modifié
Traditionnellement, le métier est ouvert aux étudiants en droit, en sciences humaines, mais aussi en biologue et en physique. Utile, par exemple, pour évaluer la sécurité d'un échafaudage et savoir quel poids il peut supporter. Désormais l'accent est mis sur le goût pour la négociation et la capacité à trouver des solutions. Le concours a d'ailleurs été modifié. Le nombre d'épreuves a été réduit et les matières qui pouvaient bloquer, basées sur les sciences dures, sont devenues optionnelles. Et surtout, la limite d'âge a sauté. On peut se présenter au troisième concours, celui ouvert aux salariés, à tout âge. Trois cents inspecteurs du travail d'un nouveau type devraient être recrutés au cours des trois prochaines années. L'idée, c'est de redorer l'image du métier, en gommant un peu le côté punitif et de stopper la crise des vocations.
Candidatures en baisse
Selon la CFTC, le nombre de candidats au concours externe est en baisse continue depuis 2013 : –56% en six ans. 20% des effectifs auraient disparu en dix ans, selon les syndicats. Une réforme a particulièrement fait gronder les inspecteurs du travail, qui ont perdu leur statut très particulier de la fonction publique. Une catégorie "A+" retrogradée en catégorie A seulement, avec une fusion de deux corps, celui d'inspecteurs du travail et de contrôleurs du travail. "Les inspecteurs se sont vu rattrapés par leurs subalternes", explique un inspecteur CFTC.
Concrètement, un inspecteur du travail fait respecter le code du travail. Il a une grande indépendance. Il peut débarquer où il veut et quand il veut dans une entreprise, sans forcément être sollicité. Il peut sanctionner. Demander des papiers d'identité. Prescrire des analyses de produits. Même délivrer un arrêt de travail temporaire ! Mais encore une fois le ministère insiste sur son nouveau rôle de conseil. Si l'aventure vous tente, date limite d'inscription : 17 mars.
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