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Emploi : il manque 53 000 personnes en CDI dans les métiers de la propreté

On parle depuis plusieurs mois de la "grande démission", et plus récemment d’abandons de poste. S’il est un secteur qui est touché de plein fouet par ces deux phénomènes, ce sont les entreprises de propreté.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une technicienne de surface dans une entreprise à Paris, le 12 janvier 2018. (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

Les entreprises qui assurent le nettoyage des bureaux, et de toutes les sociétés, publiques et privées, en général, sont celles qui connaissent le plus le phénomène de la "grande démission". La fédération des entreprises de propreté vient de rendre public un "livre bleu" dans lequel elle soulève plusieurs problèmes qu’elle rencontre. 

À commencer par le recrutement. Dans ce secteur, qui emploie 560 000 personnes, on recherche un dixième de l’effectif. Il manque 53 000 CDI aux entreprises de propreté. Sans compter la centaine de milliers de CDD qui ont fait défaut cet été. Une situation qui conduit certaines entreprises à refuser des contrats, confie à franceinfo le président de la fédération des entreprises de propreté, Philippe Jouanny.

Cette situation a débuté il y a trois ou quatre ans. Avant la crise du Covid, la profession constatait déjà des difficultés de recrutement. Mais depuis la crise sanitaire, les choses se sont accélérées. Philippe Jouanny rapporte des démissions et des abandons de poste dans des quantités qu’il n’a jamais connu. Le président de la Fédération des entreprises de propreté note par exemple que ces départs ont été liés à la hausse des carburants. Quand ils ont augmenté, beaucoup de salariés ont jugé qu’il n’était plus rentable d’aller travailler, d’autant que leurs journées, coupées en deux, leur impose deux allers et retour par jour.

En cause : les conditions de travail

Ces démissions touchent tous les niveaux de l’entreprise même dans l’encadrement. Plus inquiétant, la profession n’arrive plus à attirer les jeunes. Pour la première année, il a manqué 500 jeunes dans les centres de formation des apprentis de la profession. Ce manque d’attractivité de ces métiers s'explique bien sûr par les salaires, même s’ils ont été revalorisés de 6% cette année et qu’un coup de pouce a été donné à la prime de transport. Mais ce qui bloque surtout, ce sont les conditions de travail.

Malgré les pressions de la fédération, les entreprises clientes exigent toujours que le ménage soit fait en dehors des heures de bureau. Ce qui oblige les salariés à venir travailler tôt le matin et tard le soir, avec une journée coupée en deux et deux fois plus de temps de transport. La fédération fait notamment pression sur les acheteurs publics pour qu’ils donnent l’exemple. Mais ses demandes restent lettre morte.

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