Cet article date de plus d'un an.

Emploi : faites-vous partie des 10% des travailleurs "hyperconnectés" ?

Envoyez-vous des mails et participez-vous à des réunions en dehors des heures de bureau classiques ? Ils sont 10% dans ce cas, révèle une étude menée sur pas moins de 20 000 personnes sur deux ans.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un homme a du mal à se séparer de son ordinateur portable. (ERIC AUDRAS / MAXPPP)

Tout le temps sur la brèche, ces travailleurs courent de gros risques. Une étude menée notamment par des docteurs en neurosciences qui ont analysé en effet l’activité, anonymisée, de 20 000 salariés issus d’une dizaine de grandes entreprises sur deux ans, met un mal sur un mot : les hyperconnectés. 10% des salariés seraient ainsi concernés. 

>> Retraites, discriminations à l'emploi, rapport au travail... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Julia de Funès

Ceux-là envoient au moins un mail en dehors des heures de travail, neuf jours par mois, participent à cinq réunions par mois, là aussi en dehors des plages horaires traditionnelles (8h-12h / 14h-18h). Au total, ça leur fait 62 heures de réunion par mois plus de neuf heures d’envoi de mails.

Selon Arnaud Rayrole, le directeur général de Lecko, qui conseille les entreprises dans leur conduite de changement, il s’agit de "travailleurs de l’information", des gens qui ont une activité très transversale. Ils doivent mobiliser des collaborateurs autour d’eux et doivent être capables de gérer de multiples sujets simultanément. Si certains ont du mal à délimiter leur temps de travail et leur temps de repos, c’est, selon le spécialiste, surtout le fonctionnement de leur entreprise qui veut ça.

Ces risques encourus par ces hyperconnectés

Leur point commun : ils participent à de multiples réunions. C’est vraiment leur poison. Des réunions longues, pour arbitrer, pour prendre des décisions, et des réunions, dont le nombre a augmenté depuis la crise sanitaire, selon Arnaud Rayrole, qui visent à capter l’attention des personnes, que les mails ne suffisent plus à mobiliser.

Les hyperconnectés subissent des risques liés au travail. Selon les docteurs en neurosciences de l’entreprise CogX qui les a suivis, ils sont guettés par la fatigue cognitive, par une baisse de la motivation, un moindre goût au travail et aux liens sociaux, également par une perte d’efficacité.

Mais il y a aussi les risques pour la santé : augmentation des burn out, troubles du rythme cardiaque et augmentation du taux de sucre dans le sang. Pour Arnauld Rayrole, de Lecko, l’excès de réunions, notamment en dehors des heures de travail, est au centre de ces dérèglements.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.