Emploi : des entreprises du bâtiment font les yeux doux aux jeunes pour les recruter

D’ici 2030, on va compter plus de 200 000 départs en retraite dans le bâtiment.Celui des baby-boomers. Et dans le même temps, il va y avoir presque autant de postes qui vont se créer dans le secteur, notamment liés à la rénovation énergétique, soit près de 400 000 postes à pourvoir à l’horizon 2030. Le bâtiment manque de bras, c’est vrai depuis de nombreuses années, confirme Jean-Christophe Repon, le président de Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB), mais avec le chantier qui s’ouvre – de 700 000 à un million de logements à rénover chaque année sur le plan thermique – il va donc y avoir de gros besoins de recrutement. Or les jeunes ne sont pas attirés par ces métiers. Une situation que le président de la Capeb juge "très inquiétante".

D’où la publication d'un livre blanc par la Capeb, jeudi 2 février, et l’appel de cette fédération patronale qui veut convaincre les jeunes que le bâtiment et la rénovation, ce sont des métiers d’avenir, et surtout, des métiers qui ont du sens. La Capeb met l’accent sur la possibilité de devenir rapidement son propre patron, de créer facilement son entreprise. L’organisation assure que l’on vit bien dans ces métiers, avec des salaires qui sont au-dessus des minimas sociaux et qui sont tirés vers le haut par la pénurie de candidats.

Il y a une bonne dynamique dans les Centres de formation des apprentis (CFA). Il y a sept ans, on comptait 40 000 apprentis en formation dans ce secteur. Aujourd’hui, ce sont 100 000 jeunes par an qui s’engagent dans les CFA du bâtiment. Pour Jean-Christophe Repon, il faut absolument tenir ce rythme, faute de quoi les nouveaux arrivants ne compenseront pas les départs en retraite. Les professionnels du bâtiment mettent en avant les évolutions de leurs métiers, avec notamment une montée en puissance du numérique dans ces métiers. Les outils numériques, avec notamment la maquette numérique, prennent de plus en plus de place. Un argument pour séduire les jeunes. Problème, les entreprises du bâtiment sont la plupart du temps de petite taille. 96% d’entre elles emploient moins de dix salariés, peu visibles pour les jeunes.