Du changement en 2015 dans le monde du travail
La loi a été votée au coeur de l’été, le 4 août dernier, et elle est passée un peu inaperçue. Pourtant elle va changer pas mal de choses, pour les femmes, mais pas seulement.
Un papa qui s'occupe de son enfant : c'est possible
L’une des idées de la "loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes", c’est d’inciter les nouveaux papas à s’occuper plus de leur enfant, tout simplement. Et, en dépit des apparences, c’est très important dans le monde du travail. Parce que si les femmes sont à la traîne, en matière de salaire et de progression de carrière, c’est avant tout parce que ce sont elles qui s’occupent le plus des enfants. Et que ce sont elles qui font que tout tourne à la maison. Les tâches ménagères et l’éducation des enfants sont des domaines encore très mal partagés en France.
La nouvelle loi, qui devrait s’appliquer dans le courant de l’année prochaine, incite les hommes à prendre leur congé parental… en jouant sur le nerf de la guerre : l’argent.La logique est simple : les allocations qui sont versées pour compenser l’inactivité qui suit la naissance d’un premier enfant seront bientôt partagées entre les deux parents. Si un couple veut bénéficier de l’aide financière pendant un an, il faut partager le congé. Six mois papa, six mois maman.
Même chose pour le deuxième enfant : la durée du congé parental reste de trois ans, comme avant, mais on ne devrait toucher la totalité de l'aide que si on partage ce congé : si le premier parent prend vingt quatre mois, et le second de douze mois. Tout ça doit être confirmé par décret. Au passage, si le père ne prend pas de congé, la mère n'aura plus droit qu'à deux ans d'allocation au lieu de trois.
En cas de naissances multiples, de plus en plus fréquentes, le congé parental pourra être prolongé, dans certains cas, jusqu’au sixième anniversaire de l’enfant.
La mesure parait aller dans le bon sens
Dans celui d’un retour plus rapide au travail pour les mères, ce qui va donc moins les pénaliser dans leur carrière. Mais dans les faits, ça n’est peut-être pas aussi simple que ça. Parce que, statistiquement, le salaire des hommes est plus élevé que celui des femmes : il y a une différence de près de 20 %. S’ils s’arrêtent de travailler pour prendre leur congé parental et toucher la prestation, ça fera un trou dans le budget familial. La prestation partagée d’éducation de l’enfant - ça s’appelle désormais comme cela - n’est en effet, au maximum, que de390 euros.
Pas assez pour compenser une perte de salaire, notamment pour les hommes, qui gagnent en moyenne 20 % de plus que les femmes. Concrètement, on peut donc s’attendre à ce qu’assez peu d’hommes choisissent de s’arrêter de travailler à la naissance d’un enfant.
Plus d'informations sur le site de la Revue Fiduciaire.
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