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Devenir travailleur indépendant : une solution face à la crise ?

Pour se protéger des effets de la crise, faudrait-il devenir travailleur indépendant ? Oui, dit un Français sur deux, tenté par le statut, même si une forte proportion estime que les indépendants ne sont pas assez bien protégés

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un plombier en plein travail. Un travailleur indépendant. Photo d'illustration. (FRANCOIS DESTOC / MAXPPP)

L'année 2020 a déjà été une année record pour les auto-entrepreneurs. Ils sont désormais 1,7 million. L'an dernier, sur 850 000 entreprises nouvelles, près de 550 000 étaient des micro-entreprises, selon la dénomination officielle. Et, selon Laurent Grandguillaume, ancien député et spécialiste de la question, 2021 pourrait être l'année qui les verrait passer à deux millions. Leur nombre augmente, et leur visage change.

Les nouveaux travailleurs indépendants sont des spécialistes des nouvelles technologies de l'information, des pros du marketing digital, des consultants, des formateurs, des coaches, même des ingénieurs. Laurent Grandguillaume l'assure, les entreprises les recherchent de plus en plus : ils ont des compétences qu'elles n'ont pas et elles ne souhaitent pas forcément embaucher pour autant.

Selon un sondage commandé par ITG, le leader du portage salarial, et réalisé par Opinionway, pour un Français sur deux, devenir indépendant pourrait être une solution face à la crise. Toujours selon Laurent Grandguillaume, directeur général d'ITG, la crise a fait que chacun a pu s'interroger sur le sens de son travail et le risque qu'il courait de perdre son emploi. Le statut d'indépendant constitue une voie pour sortir de ces difficultés. Et notamment de celle de concilier vie personnelle et vie professionnelle. Pour 46% des personnes interrogées, le statut d'indépendant permet de mieux respecter ces temps. Il y a aussi l'argument pécuniaire : 40% des sondés voudraient devenir indépendants pour gagner mieux leur vie.

Les indépendants mal protégés

Les freins sont nombreux qui empêchent de sauter le pas. Il y a la crainte d'avoir des revenus instables. Une peur que connaissent surtout les femmes. Des femmes qui pointent d'ailleurs une faiblesse du statut d'indépendant : des indemnités journalières beaucoup plus faibles en cas de grossesse. Même si la durée maximale du congé maternité est désormais identique pour les indépendants et pour les salariés, les méthodes de calcul diffèrent et elles sont au très net désavantage des indépendants. D'une manière générale, 70% des sondés estiment que les indépendants sont mal protégés.

Les deux tiers des personnes interrogés, qui sont des salariés, et non pas des indépendants, estiment que l'État, en effet, ne soutient pas assez financièrement les indépendants. Leur accès aux allocations chômage, par exemple, est très difficile à obtenir.

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