Création d'entreprise : et si vous passiez par un incubateur ?
Ils poussent comme des champignons : à Paris, mais aussi dans de petites villes en région : les incubateurs sont à la mode
Ils attirent des "porteurs de projets" de plus en plus nombreux : souvent d'anciens salariés qui brûlent de se lancer dans la création de leur propre affaire.
Les incubateurs d'entreprise ne sont pas réservés aux start-ups ultra-technologiques. Même si grands projets qui font beaucoup parler d'eux sont tournés vers le numérique. Au début de l'année, Numa a ainsi ouvert ses portes dans le quartier du Sentier, à Paris. Il peut accueillir deux cent start ups. Et dans deux ans, sous l'impulsion de Xavier Niel, le créateur de Free, un millier de "jeunes pousses" devraient s'installer dans le plus grand incubateur du monde, sous la Halle Freycinet à Paris. Mais on trouve aussi des petits incubateurs spécialisés dans le tourisme, la culture, l'édition, la finance ou l'économie solidaire.
Pas besoin de sortir de l'école des Mines ou d'être sur le point de lever des centaines de milliers d'euros pour entrer dans un incubateur. A La Ruche, par exemple, sur les bords du canal Saint-Martin à Paris, la plupart des incubés entrent avec juste une idée. La très grande majorité de ces micro-entreprises sont constituées d'une seule personne. Bruno Humbert, son président plutôt cool, explique que, ici, tous les savoirs sont "en open source", c'est à dire que tout le monde doit partager ce qu'il sait avec tous les autres. Quatre salariés permanents sont chargés d'animer le lieu : ateliers, rencontres, présentations de clients potentiels, réunions par groupes d'affinités.
Jean-Charles Corréa a fondé ici Deafi il y a cinq ans. Sa société aide les personnes sourdes et malentendantes. Pour lui l'incubateur sert à affiner son idée et à sortir de la solitude du petit entrepreneur : "c'est même essentiel pour moi avec le recul, de ne pas rester enfermé dans sa petite bulle ; ça permet non pas de changer radicalement, mais de faire évoluer la stratégie en cours de route, c'est plutôt intelligent, je trouve".
La Ruche incube les start-ups qui veulent changer le monde
On n'entre pas ici dans le seul but de faire de l'argent. L'incubateur ne prélève qu'un loyer, moins de quatre cent euros pour un poste de travail à plein temps. Mais la plupart de ces structures échangent leur aide aux créateurs d'entreprise contre une part du capital, entre un et huit pour cent. En espérant que les jeunes pousses qu'elles incubent porteront un jour des fruits juteux.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.