Covid-19 : les arrêts de travail ont augmenté de 30% entre janvier et mai 2021

Bien sûr le covid est pour beaucoup dans cette nette augmentation des arrêts maladies. Entre janvier et mai, d'après l'enquête menée par le groupe Malakoff Humanis, le covid est à l'origine de près d'un arrêt maladie sur deux. 46% exactement. Mais la crise sanitaire a eu d'autres conséquences. Celle notamment, vous l'avez dit, de faire augmenter le nombre d'arrêts maladies pour troubles psychologiques.

On parle d'arrêts maladies provoqués par la dépression, l'anxiété, le stress, l'épuisement professionnel - on parle le plus souvent de burn out. Ces arrêts de travail représentent 19% de l'ensemble et arrivent tout de suite après les accidents et les traumatismes. Malakoff Humanis, qui réalise des baromètres sur ces questions depuis ans, estime qu'on n'est pas là en face d'une véritable explosion des risques psychosociaux, mais qu'il s'agit plutôt d'une fragilisation générale de l'état psychologique des salariés. D'après cette étude, 41% des salariés estiment que la crise sanitaire a eu un effet négatif sur leur santé mentale. Les femmes, les cadres et les parents isolés sont encore plus touchés que les autres par cette dégradation.

Selon Anne-Sophie Godon, directrice des services chez Malakoff Humanis, depuis dix ans, deux mouvements se dessinent : "on voit d'une part une augmentation des arrêts longs, liés au vieillissement de la population active, et l'augmentation des arrêts pour raisons psychologiques, qui sont deux fois plus longs que les arrêts pour troubles musculo-squelettiques".

Et pour l'avenir, l'organisme de protection sociale prévoit une accentuation du phénomène. "On peut faire l'hypothèse que les arrêts pour raison psychologique vont continuer à occuper une place plus importante et donc vont conduire à une aggravation du nombre de jours d'arrêt maladie", explique Anne-Sophie Godon, directrice des services chez Malakoff Humanis. Autre tendance qui devrait s'affirmer ces prochains mois, la programmation des interventions chirurgicales qui n'ont pas pu se dérouler durant la crise sanitaire. Cela risque de créer une augmentation probable des arrêts maladies en fin d'année.