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Covid-19 : la pandémie a conduit un grand nombre de salariés à faire des heures supplémentaires non payées

Les heures supplémentaires non déclarées et non payées s’établissent à 9,2 heures par personne et par semaine contre 7,3 heures avant la crise.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les heures supplémentaires ne sont pas toujours payées. (JULIO PELAEZ / MAXPPP)

On raccourcit les temps de pause, on commence un peu plus tôt le matin ou on finit un peu plus tard le soir : la crise sanitaire a en effet fait exploser ces comportements. Une étude menée sur un échantillon impressionnant de 32 000 salariés à travers le monde met cette tendance en lumière : heures supplémentaires "grises", non déclarées et non payées, sont en très net augmentation avec la pandémie. Elles s’établissent à 9,2 heures par personne et par semaine, contre 7,3 heures avant la crise, soit une progression de 20%.

En France, les deux tiers des salariés, 66% exactement, déclarent réaliser des heures supplémentaires non rémunérées, selon cette enquête menée par ADP, un spécialiste des ressources humaines. Un peu plus d’un sur cinq, 22%, estime même que le volume d’heures supplémentaires non payées dépasse les dix heures par semaine. Avant la pandémie, seuls 10% des salariés étaient dans cette situation. C’est donc un doublement du phénomène.

Les trois quarts des 18-24 ans affirment faire des heures supplémentaires non payées

Certaines catégories de travailleurs sont plus touchées que d’autres. C’est notamment le cas des plus jeunes, ceux dont l’emploi est le plus fragile et qui se sentent le plus sous pression. Les 18-24 ans sont 75% à affirmer faire des heures supplémentaires non payées, dont un tiers plus de dix heures par semaine. C’est deux fois plus que les travailleurs de plus de 35 ans.

Les travailleurs de la première ligne sont aussi plus susceptibles de travailler gratuitement au-delà de leurs horaires normaux. Par rapport aux autres, ils affichent une heure et quart de plus en heures supplementaires. Et puis il y a certains secteurs qui connaissent des horaires à rallonge sans compensation. C’est le cas des médias et de l’information : quasiment la moitié des travailleurs disent travailler régulièrement et en moyenne au moins dix heures supplémentaires sans être payés.

Et il y a les salariés en télétravail qui déclarent faire une heure et demie de plus que les travailleurs qui sont sur site. On touche là aux causes de ce phénomène. Avec le télétravail, les frontières entre la vie personnelle et la vie professionnelle se sont estompées, conduisant certains salariés à faire des horaires à rallonge, bien loin du cliché du télétravailleur qui se la coule douce chez lui.

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