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Comment lever des fonds sans perdre le contrôle de son entreprise ?

"C'est mon boulot" avec tout l'été des portraits de "nouveaux entrepreneurs". Ils ont quitté leur vie de salarié pour créer leur boite... Aujourd'hui, Marie-Gabrielle qui, pour démarrer son activité de production de spiruline en Bretagne, a réussi à dénicher un financeur mécène.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Lever des fonds sans perdre le contrôle de son entreprise, un défi pour de nombreux entrepreneurs  © Maxppp)

Comment trouver des financements quand on veut garder le contrôle de son idée ? Quand on veut se lancer dans la fabrication d'un nouveau produit, il faut des fonds. Il y a des aides, locales, régionales, nationales, et puis il y a aussi lesbusiness angels , qui parient sur des boîtes.

"Un financeur mécène croit au produit, croit en vous. Il va rentrer en capital mais en vous laissant l'entière maitrise"

Les business angels , ça peut donner des ailes, mais ça n'est pas sans inconvénients, d'après Marie-Gabrielle Capodano, entrepreneuse en Bretagne : "Ils viennent en capital, pas en compte courant. Plus ils abondent en capital, plus ils prennent de part, ce qui est logique et légitime, quelque part, parce que c'est leur job ; alors qu'un financeur mécène croit au produit, croit en vous. Il va rentrer en capital mais en vous laissant l'entière maitrise, et derrière il abonde en compte courant ."

 

C'est donc un mécène que Marie-Gabrielle Capodano a réussi à convaincre pour lancer son idée : produire de la spiruline en Bretagne dans de l'eau de mer, alors que cette algue super nourrissante est cultivée en eau douce. "J'ai eu une grande chance, c'est qu'il y a eu une telle compréhension de l'innovation de mon projet que moi qui étais arrivée les poches vides, j'ai été prise en charge quand même. Un financeur mécène est rentré dans la boite, ne prenant que très peu de parts, mais croyant au projet et au produit, et abondant en compte courant. Ce qui a permis de continuer la recherche et développement et d'employer deux personnes ."

  (Marie-Gabrielle Capodano, fondatrice et dirigeante de Spiru Breizh © DR)

 

Ecumer les jurys pour séduire de potentiels bienfaiteurs 

Comment trouve-t-on un tel bienfaiteur ? Réponse : en écumant les jurys qui attribuent des aides financières, raconte Marie-Gabrielle Capodano : "Quand on est aidé par un soutien, qu'il soit technopole ou chambre de commerce, vous allez taper à des portes, présenter des dossiers d'aide. Dans ces jurys, il y a toujours des personnes qui sont ouvertes à une aide potentielle différente, au-delà du dossier que vous présentez ."

 

La jeune femme, qui travaillait auparavant dans une écloserie d'huîtres dans le golfe du Morbihan, était déjà conquise par les bienfaits de la spiruline. Une algue plus riche en protéines, en bêta-carotène, en fer et en vitamine B12 que n’importe quel autre aliment.

 

Spiru Breizh à l'expo universelle de Milan

 

La spiruline nourrie à l'eau de mer, l'idée séduit tellement que Spiru Breizh est présente à l'exposition universelle de Milan. Le produit est vendu sous forme de pâte, ou bien mélangé à des glaces ou des macarons. Il est surtout utilisé en thalasso thérapie, au Crouesty, pour ses vertus anti-oxydantes. Une étude marketing réalisée par des étudiantes de l'Université de Bretagne sud montre que les débouchés sont nombreux.

 

Travailler pour soi

L'ancienne salariée peut commencer à savourer. "De toute ma vie, j'ai toujours travaillé derrière quelqu'un, sans en avoir une once de reconnaissance. Là, ça fait 4 ans que je bosse, je n'ai pris qu'une semaine de vacances. Me rendre compte aujourd'hui que mon projet va se lancer, c'est énorme pour moi. C'est une joie colossale de voir quelque chose en quoi on a cru se révéler ."

 

Lever des fonds sans perdre le contrôle de son entreprise, c'est l'un des recettes du succès de ces nouveaux entrepreneurs comme Marie-Gabrielle Capodano.

 

 

 

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