C'est mon boulot. Addict'Aide, un nouveau portail pour lutter contre les addictions au travail
Le portail Addict'Aide a été lancé lundi à destination des salariés et des entreprises pour gérer les addictions au travail.
Comment gérer un salarié qui a un problème d'alcool ? Peut-on organiser des tests de dépistage du cannabis au travail ? Quelles sont les limites de la consommation d'alcool au travail ? Autant de questions qui trouvent un réponse sur Addict'Aide, un tout nouveau portail lancé lundi 27 novembre à destination aussi bien des salariés que des entreprises.
Public et gratuit, addictaide.fr/travail est piloté par la Mission interministérielle pour la lutte contre les drogues et les conduites addictives et le ministère du Travail. Il répond à des questions très pratiques, autour du volet juridique notamment. Par exemple, l'employeur peut faire pratiquer des tests salivaires pour détecter le cannabis à condition que le salarié travaille à un poste à risques. Autre question toute simple traitée sur ce portail : quelle est la quantité d'alcool autorisée pour un pot en entreprise ? Réponse : on peut boire du vin, de la bière, du cidre et du poiré et l'employeur est responsable de ses salariés si certains reprennent la route ivre ensuite.
Le rôle primordial de la prévention
Addict'Aide diffuse aussi une liste de contacts pour trouver un médecin addictologue, une consultation en hôpital ou encore un spécialiste des troubles alimentaires. Il donne également des conseils pour réagir face à un salarié dépendant et propose des dossiers sur des stratégies de prévention à mener par les entreprises. Un point fondamental, selon le professeur Michel Reynaud, du Fonds Actions Addictions, qui a piloté ce portail : "Une entreprise a tout intérêt à être protectrice. Pour elle, ça améliore la qualité de la production, ça améliore la productivité, ça diminue les arrêts de travail, ça diminue les accidents de travail sur le trajet, donc globalement elle est gagnante. Le plus souvent elle ne sait pas comment faire. C'est pour ça qu'elle attend la fin du parcours, quand il s'agit de repérer, au mieux de soigner, et au pire d'exclure."
L'intérêt de l'entreprise c'est d'être protectrice beaucoup plus tôt, c'est à dire de diminuer globalement les consommations et de diminuer globalement les dommages.
Michel Reynaud, du Fonds Actions Addictionsà franceinfo
Le travail a globalement un effet protecteur
Entre 10 % et 20 % des accidents du travail seraient liés à la seule consommation d'alcool. Six dirigeants sur dix ont déjà été confrontés à la consommation excessive d'alcool chez leurs employés. Les actifs fument nettement moins que les chômeurs : 30 % contre 48 %. Ils consomment en outre beaucoup moins de cannabis : 9 % contre 16 % chez les chômeurs. Mais ils boivent un peu plus que les sans emploi.
Le travail a globalement un effet protecteur, sauf dans certains milieux professionnels, comme l'agriculture, la construction ou la restauration, où le recours à l'alcool ou au cannabis sont plus fréquents que ce soit pour répondre au stress, pour doper ses performances ou pour se conformer aux habitudes du groupe.
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