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C'est mon boulot. Trente ans producteur de champagne : le consommateur est devenu connaisseur

Tous les vendredis, à l'occasion des trente ans de franceinfo cette année, nous allons à la rencontre de ceux qui font le même métier depuis trente ans. Vendredi, pour les fêtes, un producteur de champagne.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des coupes de champagne sont remplies.  (MAXPPP)

David Bourdaire est vigneron à Pouillon dans la Marne depuis trente ans. Premier changement qu'il a constaté depuis qu'il a commencé, le changement climatique : "On le constate clairement, par rapport à la pousse de la vigne et des problèmes parasitaires, il y a un vrai changement climatique."

Des produits naturels vers la chimie la plus dure

Alors qu'on pense que l'agriculture a plutôt tendance à aller vers le bio après des années d'utilisation des pesticides, c'est plutôt le contraire qui s'est produit : "Nous sommes partis de produits plus naturels vers de la chimie pure et dure. Quand j'étais gamin avec mon grand père on utilisait du souffre et du cuivre, ce qu'utilise l'agriculure biologique actuellement. Une vigne de plus en plus chimique certes, mais c'est en train quand même de se calmer un peu. David Bourdaire : "La place des produits chimiques s'est faite plus grande au départ et depuis une quinzaine d'année on est en réel recul par rapport à tout ça. On a une meilleure connaissance des parasites et des maladies et aussi des molécules, de leur efficacité, de qui fait quoi, quand l'appliquer, à quel moment. C'est pour ça qu'on est parti d'une viticulture conventionnelle vers une viticulture raisonnée et puis ensuite on peut aller vers le bio ou la biodynamie".

L'importance du  travail de la vigne 

Dans cette voie d'un retour à quelque chose d'un peu plus naturel, ce sont les gestes du vigneron qui ont changé : "On fait plus attention aux mesures prophylactiques, c'est à dire tout un tas de travaux manuels qui vont permettre par exemple de mieux aérer le végétal, donc moins de risques de pourriture. On va traiter avant une pluie puisque ce sont les pluies qui contaminent. Si on est un mois sans pluie, inutile de traiter puisqu'il n'y a pas le facteur contaminant. C'est par un retour en arrière pour ne pas appliquer inutilement et ne rien faire quand on peut s'en passer."

Parmi les changements dans cette profession en trente ans, il y a le client. Ses goûts, sa connaissance. Les buveurs de champagne semblent avoir fait des progrès : "Le consommateur est beaucoup plus technique. Il cherche à savoir ce qu'il consomme, comment c'est produit. Je rencontre un niveau de connaissance beaucoup plus élevé et c'est très agréable de pouvoir parler technique avec le consommateur et cela se développe d'ailleurs très fort à l'export."

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