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C'est mon boulot. Nicola Thorp, la bataille du sexisme ordinaire

En Grande-Bretagne, une jeune femme de 27 ans, Nicola Thorp, a été licenciée parce qu'elle refusait de porter des talons hauts. Après le tollé provoqué par son histoire, les députés britanniques se penchent sur un nouvelle loi pour empêcher de telles exigences de la part des employeurs. 

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
En Grande-Bretagne, les députés de penchent sur le cas d'une jeune femme licenciée parce qu'elle avait refusé de porter des talons hauts (mars 2017).  (ANDY BUCHANAN / AFP)

Les députés britanniques se penchent, lundi 6 mars, sur le cas d'une jeune femme licenciée pour avoir refusé de porter des talons hauts. Une nouvelle loi est à l'étude pour empêcher les entreprises d'avoir de telles exigences vestimentaires.

C'est l'histoire d'une jeune femme de 27 ans. Nicola Thorp est engagée comme réceptionniste dans les bureaux londoniens de PricewaterhouseCoopers, un grand cabinet d'audit et de conseil. À son arrivée, on lui impose de porter des chaussures à talons, et pas n'importe lesquels : de 5 à 10 centimètres de haut. La jeune femme refuse. Elle est renvoyée sur le champ.

Nicola Thorp n'a pas voulu en rester là. Elle a lancé une pétition qui a recueilli à ce jour plus de 150 000 signatures. Le texte demande à deux commissions parlementaires de mener une enquête sur les codes vestimentaires dans les entreprises. Un an plus tard, ces commissions rendent leur verdict : une nouvelle loi est bel et bien nécessaire. Les députés se penchent aujourd'hui sur les contours de cette loi plus contraignante.

En France, que pourrait faire cette jeune femme ?

Selon un avocat spécialisé en droit social, Paul van Deth, du cabinet Vaughan, il n'y a pas de doute : si on peut comprendre qu'un cabinet de conseil impose à ses salariés une tenue élégante, en rapport avec sa clientèle de cols blancs, cela ne peut pas aller jusqu'à exiger de porter des talons hauts. PwC n'est pas une société de mode, un magasin de prêt à porter de luxe. La réceptionniste qui porte des chaussures plates ne porte pas atteinte à l'image de la société, elle ne crée pas de trouble. Elle peut donc aller devant le juge et réclamer l'annulation de son licenciement ou le versement d'indemnités.

Qu'est-ce qu'un employeur peut exiger, en matière d'habillement ?

Il peut imposer des choses si elles sont justifiées par la tâche à accomplir et proportionnées au but recherché. Ce sont les salariés en contact avec la clientèle qui sont concernés. Un magasin de prêt-à-porter peut, par exemple, tout à fait imposer à ses vendeurs de porter des vêtements de sa marque. Pour des hôtesses d'accueil dans un salon, exiger le maquillage et le port d'escarpins n'a rien de répréhensible. Tout comme interdire à une employée d'une agence immobilière de travailler en survêtement – c'est véridique – n'a rien de disproportionné.

En bref

Les jeunes Français sont plus portés vers la création d'entreprise que les autres Européens. Ils sont 47 % à affirmer qu'ils aimeraient créer leur propre entreprise. C'est beaucoup plus que les Allemands, qui ne sont que 31%, que les Anglais, 30% et que les Néerlandais qui sont 37% à vouloir devenir entrepreneur, selon un sondage YouGov pour Monster.

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