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C'est mon boulot. Les femmes en entreprise, entre plafond de verre et plancher collant

Les femmes sont peu présentes dans les hautes sphères de l’entreprise. En cause, le plafond de verre, mais pas seulement. C'est ce que révèle une enquête conduite pendant près de deux ans auprès d’une vingtaine de grandes entreprises.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Seulement 11% des sièges au comex (comité exécutif) des entreprises françaises sont occupés par des femmes, selon une étude. Image d'illustration.  (MAXPPP)

Les femmes au sommet ? On les cherche. Depuis 2011, la loi qui impose 40% de femmes dans les conseils d'administration des entreprises de plus de 500 salariés a certes donné un véritable coup d’accélérateur, mais seulement un tiers des sociétés du SBF 120 (les 120 plus grosses sociétés cotées) sont au rendez-vous. Et surtout, dans la vie des entreprises se trouve aussi le comité exécutif ou le comité de direction, où là les femmes sont beaucoup plus rares. Seulement 11% des sièges au comex sont occupés par des femmes. C'est à peine plus qu'il y a dix ans, où elles étaient 8%. Une progression de 3% en dix ans donc, c'est un peu court. D'autant que les femmes représentent un tiers de l'encadrement des grandes sociétés.

Plafond de verre ou plancher collant ?

Pourquoi si peu de femmes à ces postes clés ? On parle beaucoup du plafond de verre, mais pour les auteurs de cette étude produite par l'association Entreprise et personnel, il y a avant tout le "plancher collant". Dès leur entrée dans la vie professionnelle, les femmes sont cantonnées dans des fonctions périphériques et excentrées, à des postes qui ne constituent pas la voie royale pour gravir les échelons. Les probabilités de progresser y sont donc moins importantes. Ce n'est donc pas seulement un plafond de verre qui bloque les femmes, mais des murs de verre qui les enferment dans des fonctions moins en vue.

Le syndrome de la "reine des abeilles"

En plus du "plancher collant", le syndrome dit de la "reine des abeilles" joue contre elles. La reine des abeilles s'accapare la gelée royale et prend toute la nourriture. D’après cette étude, la même chose se produit en entreprise. Lorsqu'une femme prend un poste de dirigeante, les chances pour la suivante d'accéder à un niveau équivalent de responsabilité chutent de 50%. Autrement dit, la première arrivée prend toute la place et surtout elle ferme la porte derrière elle.

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