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C'est mon boulot. Les chiffre du chômage s'alignent enfin avec les autres indicateurs

La baisse est spectaculaire : −1,8%. Elle s’aligne enfin sur les autres indicateurs de l’économie, tous repassés au vert depuis quelques mois.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une femme se renseigne à un guichet Pole emploi de Montpellier (Hérault). (PASCAL GUYOT / AFP)

Ne boudons pas notre plaisir, la nouvelle est très bonne. Le nombre de chômeurs a connu le mois dernier sa plus forte baisse depuis début 2001 : −1,8%.  D’autant qu’elle arrive après des mois d’une hausse que les économistes eux-mêmes avaient du mal à s’expliquer. L'Insee avait revu la croissance à la hausse : elle devrait atteindre 1,8% cette année. Il n'y a pas d'inflation. Les taux d'intérêt sont bas. Les créations d'emploi sont nombreuses. Il n'y avait plus que le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi qui faisait de la résistance.

Cela bascule donc enfin ce mois-ci : la catégorie A, celle des personnes n’ayant pas du tout travaillé, baisse de 1,8 % sur un mois. Même si une plus longue période, il faut relativiser : seulement 0,2 % sur trois mois et 0,5 % sur un an.

"On est enfin dans quelque chose de cohérent"

Pour Mathieu Plane, économiste à l’OFCE, l’Observatoire français des conjonctures économiques, "on est enfin dans quelque chose de cohérent par rapport à l’économie française." C’est qu’on attendait depuis plusieurs mois. Le tout dernier signe dans ce sens était venu ces derniers jours des déclarations d'embauches de plus d'un mois : elles ont progressé de 7,5% en septembre sur un an et de près de 17% pour les seuls CDI, toujours sur un an. Il n’y avait plus de raison pour que le nombre d’inscrits à Pôle Emploi ne baisse pas.

L’autre fait marquant de ce mois-ci, c’est que l'intérim et les CDD s’installent. On le voit clairement dans les chiffres de septembre, les catégories B et C, celles des chômeurs qui ont eu une activité réduite, s’envolent sur trois mois. Du reste les jeunes, qui sont surreprésentés dans ces emplois temporaires, voient justement leur taux de chômage beaucoup baisser, 5,3% en un mois.

Pour Mathieu Plane, le recours à l'intérim et aux CDD devient structurel. Et il n'y a plus de transformation automatique de l'intérim, au bout de quelques mois, en embauche ferme. On pourrait à l'avenir avoir plus de contrats flexibles, et plus longs, type contrats de chantiers, dont l'usage a été élargi par les ordonnances sur le travail. Pour les mois à venir, l'OFCE table sur une poursuite de la baisse et un chômage à 9,1% en fin d'année. Mais la baisse pourrait ralentir l'année prochaine, avec 8,9% en fin 2018.

En bref

Du côté des cadres, les choses continuent d'aller bien sur le front de l'emploi. L'Apec annonce ce matin que plus d'une entreprise sur deux compte recruter un cadre au dernier trimestre. Les secteurs en pointe sont la construction et les activités informatiques.

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