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C'est mon boulot. Le prĂȘt de salariĂ©s entre entreprises se dĂ©veloppe

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Il existe désormais des sites pour s'échanger des salariés entre entreprises. Le mouvement se développe et peut permettre d'éviter des licenciements.

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Radio France
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Un mĂ©canicien peut ĂȘtre "prĂ©tĂ© par son garage Ă  un autre garage. (PETER MULLER / CULTURA CREATIVE)

Il y a des plate-formes pour tout : pour s'échanger des appartements, des voitures, des petits services. Il y a désormais des sites pour s'échanger des salariés entre entreprises. Le mouvement se développe. Et il peut permettre d'éviter des licenciements.

Mobiliwork, Masolutionemploi, Flexojob : les sites qui permettent Ă  plusieurs entreprises de s'Ă©changer des salariĂ©s se multiplient. Le principe est simple. Une sociĂ©tĂ© A se retrouve avec momentanĂ©ment trop de personnel. Un gros projet vient d'ĂȘtre achevĂ©, par exemple, ou bien l'entreprise traverse un trou d'air. Une entreprise B, situĂ©e pas trop loin et dans le mĂȘme secteur d'activitĂ©, a besoin d'un coup de main. Pas assez pour embaucher en CDI, mais bienvenu pour faire face Ă  un surcroĂźt de travail. C'est lĂ  qu'intervient le prĂȘt de salariĂ©s.

La formule existe dans la loi depuis 2011, mais les plate-formes – du mĂȘme genre qu'Airbnb ou Blablacar â€“ lui donnent un nouveau souffle. Elles permettent de faire se rencontrer facilement et Ă  pas cher l'offre et la demande.

Les bons cÎtés de l'ubérisation

Le salariĂ© qui bouge doit d'abord ĂȘtre volontaire. Et il faut que sa mission dans l'entreprise hĂŽte ne dĂ©passe pas un an. Il reste sous la responsabilitĂ© de son entreprise d'origine. Il faut juste signer une convention de mise Ă  disposition entre les deux entreprises. Pour le salariĂ© prĂȘtĂ©, c'est tout bĂ©nĂ©fice. Il Ă©vite un Ă©ventuel licenciement pour raisons Ă©conomiques ou une mise au placard. Travailler pour une autre boĂźte lui permet de dĂ©couvrir d'autres mĂ©thodes de travail, d'amĂ©liorer son employabilitĂ© et de dĂ©velopper des compĂ©tences.

Pour l'entreprise qui prĂȘte, c'est un moyen simple d'adapter sa masse salariale. Tout en conservant ses talents. Celle qui reçoit s'Ă©conomise un processus de recrutement long et coĂ»teux. Elle dispose aussi d'un collaborateur immĂ©diatement opĂ©rationnel et motivĂ©, puisqu'il est forcĂ©ment volontaire. La formule est encore peu connue, on n'a aucun chiffre sur le nombre d'entreprises qui la pratiquent. Mais le phĂ©nomĂšne d'ubĂ©risation ou de "plate-formisation" montre ici son bon cĂŽtĂ© et pourrait contribuer Ă  protĂ©ger des emplois et Ă  favoriser la croissance de beaucoup de petites entreprises.

En bref

Au chĂŽmage, on peut travailler bĂ©nĂ©volement, mais pas dans n'importe quelles conditions. C'est la Cour de cassation qui vient de prĂ©ciser cette rĂ©gle. Quand on est chĂŽmeur, on peut faire du bĂ©nĂ©volat, mais il ne faut pas que cette activitĂ© prenne la place d'un emploi salariĂ©. Il ne faut pas non plus que l'activitĂ© bĂ©nĂ©vole prenne trop de temps. Elle ne serait pas compatible avec l'obligation de recherche d'emploi. Plus surprenant, il ne faut pas non plus qu'un chĂŽmeur travaille – mĂȘme bĂ©nĂ©volement – pour un ancien employeur.

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