C'est mon boulot. Le métier de formateur pour adultes : une forte demande pour une profession "très technique"
Pendant deux semaines, un coup de projecteur sur des métiers auxquels on peut se former en moins d'un an et qui garantissent de trouver du travail. Jeudi, on s'intéresse au métier de formateur pour adultes.
Cyrille Aufrère est guichetier à la SNCF depuis 11 ans. Le métier lui apporte la sécurité de l'emploi, mais il ne comble pas toutes ses aspirations. C'est pourquoi, à 48 ans, il se reconvertit dans la formation pour adultes. Le parcours dure neuf mois. La reconversion, c'est le cas de tous les stagiaires de l'Afpa qui ont choisi ce parcours. Ce sont d'anciens maçons, des spécialistes des ressources humaines ou de la communication. On a tendance à penser que tout le monde peut faire de la formation. Ce n'est du tout l'avis de Cyrille. "En effet, c’est très technique, comme construire un déroulé pédagogique. On utilise des supports. On est amené à faire des évaluations. Ce n’est pas de l’enseignement, c’est de l’accompagnement, et ce n’est pas la même chose que lorsqu'on accompagne un enfant. On enseigne à un enfant et on forme un adulte", explique-t-il.
Un métier en évolution
Formateur pour adulte, le métier est en tension. Un tiers des recrutements est considéré comme difficile. Le métier est en train de connaître de très sérieuses évolutions. Il y a désormais une forte demande de formateurs certifiés. La digitalisation est passée par là. Il faut maîtriser les outils de la formation à distance. Cyrille, pour sa part, va se lancer dans la validation des acquis de l'expérience. "Mes deux périodes de stage, je vais les faire dans une structure qui accueille un public vulnérable avec des personnes qui ont un handicap mental léger. Je vais accompagner justement une personne pour sa validation des acquis et de l’expérience. Cela me rend très heureux. Je suis très impatient de pouvoir commencer ce travail dans les périodes de stage", confie-t-il.
Une maturité nécessaire
Formateur pour adulte est un métier de maturité. Il faut déjà avoir une partie de carrière derrière soi pour se lancer. On peut soit devenir formateur dans son propre secteur, soit choisir d'être formateur généraliste. On apprend à conduire une action de formation de A à Z sur plusieurs mois, à évaluer, à maîtriser la dynamique de groupe, à animer une classe virtuelle et à orienter les gens dans leur recherche de stage ou d'emploi. L'avenir est plutôt dégagé pour les formateurs certifiés. Les financeurs demandent de plus en plus de qualité et cette exigence va se renforcer avec la future réforme de la formation professionnelle. Les salaires ne sont pas l'aspect le plus attractif de la profession : la moitié des formateurs pour adultes gagnent entre 1 500 et 2 000 euros nets par mois.
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