C'est mon boulot. La peur du coming out en entreprise recule chez les jeunes
La peur de parler de son homosexualité au travail recule. Du moins chez les jeunes. C'est l'un des enseignements d'un baromètre publié vendredi 12 mai. Il en ressort également que la France est en retard par rapport à l'Allemagne et à la Grande-Bretagne.
Les jeunes LGBT, lesbiens, gays, bi et trans, ont de moins en moins d'appréhension à faire leur coming out en entreprise. Plus de 1 600 jeunes, étudiants et jeunes diplômés ont été interrogés par le Boston Consulting Group. Alors qu'il y a deux ans, un répondant sur deux voyait le fait de parler de son orientation sexuelle comme un désavantage pour sa carrière, cette année la proportion a nettement baissé : ils ne sont plus qu'un sur trois à penser que le coming out peut nuire à leur avancement. Une baisse de 20% qui reflète une plus grande tolérance dans le monde du travail, selon le cabinet de conseil.
Les jeunes LGBT parlent assez largement de leur vie privée : 95% d'entre eux ont fait leur coming out auprès de leurs amis, mais en entreprise ils sont quand même un peu plus réservés : 20% d'entre eux n'en ont pas encore parlé. Et un sur deux n'est pas serein à l'idée de répondre à une question de son manager sur son couple.
La France en retard
On parle plus facilement de son homosexualité, mais la France est perçue comme plutôt en retard. 25% des répondants estiment que parler de son homosexualité peut être un avantage, mais c'est beaucoup moins qu'au Royaume-Uni, où 40% des personnes interrogées sont de cet avis, et qu'en Allemagne, avec 46%. Ces deux pays sont considérés comme plus ouverts que la France sur la question.
Des secteurs plus ouverts que d'autres
Certains secteurs souffrent d'une image négative auprès des jeunes LGBT. Dans la finance et l'industrie, ils sont moins enclins à faire leur coming out. Un sur deux refuse d'en parler dans la finance, et deux sur trois dans l'industrie. A l'inverse, les secteurs perçus comme les plus gay friendly, les plus ouverts, sont le secteur public, les médias et la culture. Au moment de choisir un poste, les répondants affirment qu'une culture ouverte à la population LGBT pèse plus lourd que le prestige de l'employeur. A noter qu'après deux ans de baisse, les actes homophobes ont augmenté de près de 20% en 2016, selon les chiffres de SOS Homophobie publiés cette semaine.
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En bref
Les salaires d'embauche dans les start ups ne sont pas si faibles... Ils sont compris entre 30 et 40 000 euros bruts par an pour les jeunes diplômés, selon la société Ignition Program qui a comparé 3 000 offres de 580 start-up. Mais ces salaires, comparables à ce qu'offrent de grands groupes, sont réservées aux plus hauts potentiels : principalement des bac+5 issus des meilleures écoles.
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