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C'est mon boulot. L'entreprise où les salariés décident eux-mêmes de leurs salaires

La transparence arrive dans les entreprises. Dans une start-up française, les salaires sont établis par les employés eux-mêmes. Et ils ont intérêt à s'évaluer correctement.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un bulletin de salaire. (JEAN FRANCOIS FREY / MAXPPP)

C'est une tendance qui débute dans le monde des entreprises : on va vers plus de transparence. Gros plan sur une start-up française où les salaires sont connus de tous et fixés par les salariés, tous ensemble.

Finies les négociations individuelles, opaques, pour obtenir une petite rallonge. Finis les écarts de salaire inexplicables entre les hommes et les femmes. Bienvenue dans une entreprise où tout est public, clair et transparent. Bienvenue chez Lucca, une start-up parisienne et nantaise qui édite des logiciels pour la gestion des ressources humaines. Son histoire est rapportée par le Huffington Post. Elle concerne une entreprise de 65 salariés, qui tient plus d'une tribu d'ailleurs, où les salariés fixent leurs salaires eux-mêmes, à condition que leurs collègues soient d'accord.

Des arguments sur la table 

Une première condition est à remplir pour prendre part au jeu : avoir trois ans d'ancienneté dans la boite. A partir de là, le salarié participe à deux grandes réunions, deux grands oraux. Dans le premier, chacun écrit sur une feuille de papier son nom, son salaire actuel et l'augmentation qu'il demande, en valeur absolue et en pourcentage. Les enveloppes sont ouvertes et, chaque salarié doit argumenter. Il explique les raisons de son augmentation de salaire. D'accord, pas d'accord ? Tout le monde peut donner son avis. Et si on n'ose pas le faire, on peut écrire ses arguments au service des ressources humaines. Tous les commentaires sont transmis, anonymement, au salarié concerné.

Des prétentions à assumer

Lors d'une deuxième réunion, le salarié peut décider de maintenir sa position ou de revenir sur ses prétentions. Mais dans tous les cas, et c'est le plus surprenant, c'est bien le salarié qui a le dernier mot. Après, à lui d'assumer sa position. Les salaires sont rendus publics : si on a été trop gourmand, il va falloir le justifier au quotidien par ses résultats. Du coup, selon Gilles Satgé, le patron de Lucca, il y a une forme d'autocensure. Les gens sont raisonnables, de peur de trop se démarquer et de ne pas être à la hauteur de leurs prétentions.

En bref

Le sort de ce que l'on appelle les "Bréfugiés", les réfugiés du Brexit. Ces banquiers et ces traders iront-ils à Paris ou à Francfort ? Ils seraient plus de 13 000 à devoir quitter Londres pour l'Union européenne. Movinga, une société de relocalisation, estime que ces très hauts salaires gagnent en moyenne 116 000 euros par an, soit 1,6 milliard à eux tous. Le problème, c'est que Francfort est plus intéressante que Paris pour le coût des bureaux et le prix des logements. En revanche, avantage à la France, qui présente un taux d'imposition un peu plus bas pour ces hauts salaires.

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