Cet article date de plus de six ans.

C'est mon boulot. Il ne faut pas être trop intelligent pour être un bon dirigeant

Mieux vaut ne pas être trop intelligent si l'on veut être un bon patron. Le constat est établi par des chercheurs en psychologie de l'université de Lausanne (Suisse).

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La célèbre grimace d'Albert Einstein, homme au QI très élevé. (ARTHUR SASSE / UPI)

Il semble logique de penser que plus on est intelligent, plus on peut faire un bon chef. Or, ça ne serait pas le cas, d'après des chercheurs en psychologie de l'université de Lausanne. Pour être un bon leader, mieux vaudrait ne pas être trop intelligent.

Un seuil à ne pas dépasser

Le niveau de quotient intellectuel (QI) à ne pas dépasser est estimé par les chercheurs à 120. Au-delà, vous risquez de ne pas être un bon chef, un bon dirigeant, un bon leader, comme l'écrivent les chercheurs de l'université de Lausanne. Ils ont passé au crible les performances de 379 dirigeants, chefs d'entreprise et membres de la direction, dans trente pays. Ils leur ont fait passer un test de QI. Parallèlement, ils ont aussi interrogé, pour chacun, huit personnes travaillant à leurs côtés, leurs pairs ou leurs subordonnés, afin de juger de leurs compétences. Le résultat est étonnant : il vaut mieux ne pas être trop intelligent pour diriger. Une conclusion à laquelle vous étiez peut-être parvenus empiriquement... Sachez que désormais, même les scientifiques vous donnent raison.

Des difficultés pour les QI élevés

Les scientifiques établissent même un lien entre l'intelligence et la capacité à diriger. Les 379 leaders suivis avaient en moyenne 111 de QI. La population générale est à 100. Ce que disent les chercheurs, c'est que pour diriger, il faut être un peu plus intelligent que la moyenne. Mais pas trop. Au-delà de 120, la tendance commence à s'inverser. Et à partir de 128, il y a même un lien direct entre l'intelligence et la piètre qualité à diriger. À ce niveau, plus on est intelligent, moins on est un bon dirigeant !

Les psychologues suisses estiment que les ultras brillants ont plus tendance à utiliser un langage complexe et donc à être moins bien compris. Qu'ils sont moins doués pour simplifier des tâches. Et qu'ils ont du mal à comprendre les difficultés que rencontrent les autres.
Autre conclusion de ce travail de recherche : les femmes sont de meilleures dirigeantes que les hommes. Et les seniors aussi. Deux catégories de la population régulièrement discriminées. Très injustement, à en croire cette étude...

En bref

Les femmes de plus en plus nombreuses parmi les élus du personnel. Leur proportion est passée de 32% à 40% en dix ans. Il faut dire que la population salariée dans son ensemble s'est féminisée. Reste que les femmes sont moins souvent syndiquées que les hommes. C'est chez Solidaires et à la CFTC que l'on remarque le plus d'élues femmes. En queue de peloton, on trouve la CGT et la CFE-CGC, le syndicat des cadres.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.