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C'est mon boulot. Des start-up facilitent les acomptes sur salaire

Lorsqu'on a été au chômage partiel pendant plusieurs mois, qu’on n’a pas touché la totalité de son salaire, on peut avoir des problèmes de trésorerie. Plusieurs start-up proposent justement de faciliter les acomptes sur salaire.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Fiche de paie, illustration. (DOMINIQUE GUTEKUNST / MAXPPP)

84% de son salaire net pendant trois mois, soit 16% en moins, cela peut coincer. C’est justement là qu’interviennent plusieurs jeunes sociétés qui s’attaquent au marché français et qui automatisent les acomptes sur salaire. Cette tendance, relevée par le site Les Echos Start, nous vient tout droit du monde anglo-saxon où Instant Financial, DailyPay ou encore Wagestream collectionnent les gros clients et les belles levées de fond.

En France, la tendance est née ce printemps. Trois start-up se disputent le marché. Le principe est plus ou moins le même. Le client, c’est l’entreprise, qui détermine le nombre possible d’acomptes sur salaire par mois, moyennant un abonnement. Et le bénéficiaire, c’est le salarié qui peut demander en toute discrétion un acompte sur salaire sans avoir à attendre la fin du mois.

Eviter le découvert ou le crédit à la consommation

Imaginons un salarié qui a déjà travaillé dix jours dans le mois. Il a un pépin financier. Une réparation automobile, un ordinateur ou un téléphone à remplacer, des soins dentaires… Si son entreprise est cliente de l’une de ces start-up, il peut demander, sans passer par son supérieur hiérarchique, sa comptabilité ou son responsable de ressources humaines, à être payé pour les dix jours qu’il a déjà effectués. Il va pouvoir le faire via une application, à tout moment, et même plusieurs fois dans le mois. L’idée est d’éviter le découvert bancaire ou le crédit à la consommation.

Rosaly et Stairwage font payer un abonnement de trois euros aux entreprises pour qu’elles rendent ce service à leurs employés. La troisième start-up, Sherwood, s’adresse directement aux salariés. Elle est gratuite les six premiers mois et payante, 4,99 par mois, quand le service est utilisé. Charge à l’appli de récupérer ensuite les sommes avancées.

L’équivalent existe pour les indépendants 

Le système ne fonctionne qu’avec les acomptes sur salaire, c’est-à-dire les sommes qui correspondent à du temps déjà travaillé. Le Code du travail prévoit que l’employeur ne peut pas refuser de verser un acompte. En revanche, il peut s’opposer au paiement d’une avance sur salaire, une somme pas encore gagnée. S’il le fait, il faut prévoir une retenue sur salaire dans les mois suivants pour rembourser l’avance. Une retenue qui ne pourra pas dépasser 10% du salaire.

Depuis le mois d’avril, Aria propose aux indépendants, particulièrement touchés par la crise, de "lisser" leurs revenus. La start-up demande aux utilisateurs d’indiquer la somme qu’ils pensent gagner dans les prochains mois, calcule une moyenne, et leur verse un salaire fixe, soit tous les mois, soit toutes les deux semaines.

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