À San Francisco, des travailleurs installent leur bureau sur des places de parking
Ils entendent protester contre la cherté de l'immobilier et des espaces de coworking. Et pour que les places de parking soient utilisées à autre chose qu'à accueillir des voitures.
C'est un mouvement qui est en train de voir le jour aux Etats-Unis, à San Francisco. Pour protester contre le prix de l'immobilier et la cherté des espaces de coworking, certains travailleurs indépendant ont décidé de travailler... dans la rue.
Ce mouvement se nomme WePark. Il vient tout juste de voir le jour à San Francisco. Et il fait référence, dans son nom, à la chaîne d'espaces de coworking WeWork. De quoi s'agit-il ? Un collectif de travailleurs freelance a eu l'idée de transformer des places de parking, dans la rue, en lieux de travail. Parce que les loyers sont trop chers à San Francisco, parce qu'un abonnement dans un espace de coworking n'est pas non plus à la portée de tout le monde - 400 dollars par mois, soit environ 350 euros.
On y installe son bureau, sa chaise, son ordinateur. On peut se mettre à quatre par place de parking. Et on paye 2,25 dollars de l'heure. Deux euros. Qui dit mieux ?
Lors du lancement de WePark, ils étaient une trentaine de travailleurs indépendants à avoir rejoint le mouvement. Mais son fondateur, Victor Pontis, un codeur qui en avait marre de travailler tout seul chez lui, dit qu'il a déjà été contacté par des indépendants de New York et d'autres villes des Etats-Unis.
L'environnement, principale motivation de ces nouveaux travailleurs de rue
Ils veulent prouver qu'il y a mieux à faire avec l'espace public que d'y accueillir des voitures. Et déjà, après une première journée d'installation, à San Francisco, les idées fusent. S'installer près de bars pour pouvoir disposer des toilettes, d'un bon wifi, de chargeurs et de caféine. Ou, comme ça se fait déjà aux Etats-Unis, installer des boîtiers wifi solaires pour que tout le monde dispose d'un bon réseau. WePark, travailler sur les parkings : l'idée a tout d'une blague de potache, sauf qu'avec la puissance des réseaux sociaux et la couverture médiatique qu'a reçue l'opération, l'affaire pourrait bien s'étendre. À condition qu'il fasse beau !
Déjà un émule en France
Le jeune Valentin Décarpentrie, freelance de son état, à Toulouse, a eu vent du mouvement lancé aux Etats-Unis. Ça va vite, sur Twitter. Il a installé son bureau sur une place de parking lundi 29 avril à deux pas de la place du Capitole. Coût de l'opération : 1,50 euro de l'heure. Quand quelqu'un a voulu se garer, raconte-t-il, il a juste montré son ticket de parking et le conducteur a passé son chemin. Il doit rééditer l'opération aujourd'hui – sauf qu'on prévoit de la pluie sur Toulouse, ce qui pourrait freiner son militantisme.
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