À partir du 6 novembre à 15h35, les Françaises travaillent gratuitement
Le nombre de jours qui nous séparent de la fin de l'année équivaut à la différence de salaires avec les hommes.
Dans les différences de salaires entre les femmes et les hommes, il n'est pas toujours facile de s'y retrouver. Le collectif qui appelle à la mobilisation se base sur les chiffres d'Eurostat, c'est à dire de la Commission européenne. Ces chiffres disent que les femmes gagnent 15% de moins que les hommes, ce qui place la France un tout petit peu au-dessus de la moyenne européenne.
Mais il y a d'autres chiffres, dont un qui parle plutôt de 25% de moins. Celui-là, qui provient de l'Insee et qui date de 2015, est juste si l'on prend l'ensemble de la population active féminine par rapport à l'ensemble de la population active masculine. Mais il ne tient donc pas compte du fait que les femmes travaillent, par exemple, beaucoup plus à temps partiel que les hommes. Il y a un troisième chiffre, peut-être encore plus frappant, et peut-être le seul qu'il faut retenir quand on parle d'inégalités salariales, qui concerne les différences qui ne reposent sur rien. À travail égal, à âge égal, à contrat égal, à temps de travail égal, à taille d'entreprise égale, ce chiffre qui parle des discriminations pures est quand même de 9%.
Un écart illégal depuis 1972
Or, cet écart ne devrait plus exister depuis 45 ans, c'est à dire depuis la première loi sur l'égalité des salaires adoptée en 1972. On attend beaucoup du plan annoncé par Murielle Pénicaud. La ministre du Travail a indiqué que les entreprises de plus de 50 salariés où des inégalités salariales seraient mesurées auront trois ans pour remédier à la situation, faute de quoi elles pourront encourir une "sanction" équivalente à 1% de la masse salariale.
Et ailleurs ? Ça a beaucoup bougé récemment. En Allemagne, depuis le début de l'année 2018, une femme qui travaille dans une entreprise de plus de 200 salariés peut demander à connaître le salaire moyen des hommes qui exercent la même fonction qu'elle. La fin d'un tabou. Idem au Royaume-Uni : depuis le mois d'avril, les entreprises et les établissements publics de plus de 250 personnes doivent communiquer les salaires médians et moyens de tous leurs salariés. Problème, aucune sanction n'est prévue. En revanche, en Islande, il est désormais illégal de payer un homme davantage qu'une femme. Sinon c'est l'amende. En Europe, les écarts se réduisent doucement. Avec de telles mesures, le mouvement devrait s'accélerer.
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