Ne pas dormir dans le noir augmenterait le risque de diabète
Si vous aviez jusqu’ici la flemme de fermer vos volets tous les soirs, cette chronique va peut-être vous remotiver. Car ne pas dormir dans le noir augmenterait le risque de diabète, explique Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la santé de France 5,
franceinfo : Une nouvelle étude confirme l’importance de passer la nuit à l’abri de la lumière ?
Géraldine Zamansky : Exactement, pour éviter d’augmenter son risque de diabète, il faut dormir dans la pénombre. C’est-à-dire au maximum avec l’équivalent de l’éclairage d’une bougie. C’est ce que montre le suivi pendant 8 ans de 85.000 Britanniques qui ont porté un capteur de luminosité une semaine, jour et nuit, au début de cette étude.
Le simple fait de s’endormir en laissant la télé ou une lampe de chevet allumée, créerait un surrisque de diabète de 29% ! Ce pourcentage s’élève à 39% avec un plafonnier d’intensité moyenne. Et à 53% en cas de néon assez puissant. C’est ce que m’a décrypté Andrew Phillips, premier auteur de cette publication (dans le Lancet Europe), et spécialisé dans l’étude du sommeil, à l’Université australienne de Flinders.
Et cela confirme une autre recherche dont vous nous avez parlé, qui traduisait déjà l’imparfaite protection des paupières contre la lumière ?
Oui, la lumière passe à travers nos paupières fermées, et enverrait une sorte de signal d’alerte au cerveau. Alors au lieu de surtout stocker, notre "chef d’orchestre" laisse par exemple assez de sucre dans le sang, au cas où les muscles devraient s’activer. C’est une désorganisation de l’équilibre normalement assuré par l’insuline. Comme au début du diabète.
Et vous avez bonne mémoire, nous avions déjà évoqué une recherche qui trouvait justement des taux de sucre anormaux dans le sang de volontaires, après une nuit dans une chambre éclairée. Cette fois le suivi de milliers de personnes, pendant 8 ans, montre un risque de diabète qui a impressionné l’équipe d’Andrew Philips. Il m’a d’ailleurs précisé que les autres facteurs favorisant cette maladie avaient été "neutralisés", pour isoler l’effet de la lumière nocturne.
Cette étude montre l’importance du respect de notre "horloge biologique" ?
Oui, vous avez raison de rappeler que c’est du rythme fondamental de l’organisme que l’on parle. Andrew Philips insiste sur l’importance de préserver une régularité dans l’alternance entre les phases actives, le jour, et les phases de repos, la nuit.
Et il a quand même voulu partager une bonne nouvelle, surtout pour ceux qui travaillent de nuit : se mettre vraiment dans l’obscurité peut envoyer au cerveau un signal efficace de "repos", même en pleine journée. En s’accordant suffisamment d’heures de sommeil…
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