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C'est ma santé. Les allergies de plus en plus nombreuses chez les enfants

Alors que l'allergie peut être diagnostiquée dès les premiers mois d'un enfant, il s'écoule en moyenne sept ans entre l'apparition des premiers symptômes allergiques et la consultation d'un médecin allergologue.

Article rédigé par franceinfo, Bruno Rougier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un enfant allergique au pollen. (MAXPPP)

Les allergies chez les enfants sont devenues de plus en plus graves et fréquentes. Cela s'explique à la fois pour des raisons génétiques et environnementales. Mais contrairement à ce que l'on croit, la maladie peut être diagnostiquée dès les premiers mois d'un enfant.

Si l'on peut établir très tôt le diagnostic d'une allergie, il est en France malheureusement très tardif : il s'écoule en moyenne sept ans entre l'apparition des premiers symptômes allergiques et la consultation d'un médecin allergologue. Les conséquences sont simples : pendant ces années perdues, la maladie qui n'est pas prise en charge peut s'aggraver et dégénérer. C'est dommage car le diagnostic est assez facile à poser. Des tests cutanés très simples permettent de savoir en quelques minutes la cause d'une allergie. Une analyse de sang permet aussi de repérer les LGE, les anticorps qui sont impliqués dans les allergies. Ensuite, pour stopper la maladie, plusieurs solutions sont envisageables : éviter le contact avec l'allergène quand c'est possible, prendre un médicament ou encore être désensibilisé, c'est-à-dire suivre un traitement qui s'attaque à la cause même de l'allergie.

Les enfants particulièrement concernés

Il y a de plus en plus de personnes allergiques, en 20 ans leur nombre a doublé. Or un enfant dont un parent est allergique a un risque de 30 à 50% de le devenir lui-même et si ses deux parents sont allergiques, ce risque monte à 80%. La pollution est de plus en plus importante. On sait que c'est un facteur aggravant de l'allergie : dans les zones polluées les enfants souffrent deux fois plus d'asthme allergique et trois fois plus d'eczéma que dans les zones où la pollution est faible. Les allergénes ne manquent pas : les pollens, les petits bêtes du style acariens ou blattes, les animaux domestiques aussi comme les chiens et les chats, les moisissures, sans oublier certains aliments fortement allergènes comme le lait, les oeufs, l'arachide, la moutarde ou le poisson.

Une allergie évolue si elle n'est pas diagnostiquée à temps

Un nourrisson allergique peut, par exemple, souffrir au départ d'eczéma qui lui donne une peau sèche, des plaques rouges. Si rien n'est fait cette allergie provoquera, des années plus tard, de l'asthme ou une rhinite allergique avec un enfant qui éternue, qui a le nez qui coule et des yeux irrités qui larmoient. Aujourd'hui 6% des enfants d'âge scolaire sont atteints d'allergies alimentaires, près de 10% des enfants sont asthmatiques, l'asthme étant la cause la plus fréquente d'absentéisme scolaire. 15 à 20% des enfants ont un eczéma atopique ou souffrent de rhinite. L'Organisation mondiale de la santé estime qu'une personne sur deux sera allergique d'ici à 30 ans.

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