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C'est ma planète. Recyclage des moquettes : il y a encore du boulot

Et si on recyclait sérieusement la moquette ? Cela permettrait de faire des économies. Plusieurs associations écologistes se sont penchées sur ce sujet.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
De la moquette installée à l'entrée du bâtiment où se déroule le festival du film de Venise.  (EKATERINA CHESNOKOVA / RIA NOVOSTI)

L’association Zéro Waste France dénonce, dans un rapport cette semaine, l’absence de recyclage de nos moquettes. Un problème qui ne fait pas de bruit alors que nous gâchons plus d’un million et demi de tonnes de revêtements chaque année en France.

Nos moquettes finissent la plupart en décharge ou à l'incinérateur. Sur les 700 millions de mètres carrés de moquette utilisés chaque année en Europe, dont près de 40 millions en France, seulement 3% sont recyclés. Et encore, l'ONG doute des circuits ou des labels attribués notamment par l'union française des tapis et des moquettes, qui s'appelle Optimum. Le site internet annonce un recyclage de moquette mais, à y regarder de plus près on voit qu'en fait il s'agit de valorisation énergétique : on brûle les moquettes et on utilise l'énergie produite. Pas vraiment ce que l'on appelle du recyclage, alors que recycler 100 m2 de moquette équivaut à 445 kg de CO2 en moins dans l'air et moins de déchets dans la nature.

Le grand gâchis du secteur de l'évènementiel

Le Festival de Cannes change son tapis rouge trois fois par jour. En 2013, 9 000 personnes avaient signé une pétition pour dénoncer ce gâchis aux organisateurs du festival. Zéro déchet a sorti sa calculatrice et estime qu'avec plus de 1 100 foires et salons professionnels qui utilisent des moquettes à usage unique chaque année, en France, c'est six millions de mètres carrés, soit de quoi recouvrir 65 000 logements, qui partent à la poubelle. Y compris dans des salons sur le bio, voire les conférences internationales sur climat comme celle de Copenhague en 2009, ironisent les auteurs du rapport. Ils dénoncent là encore le "greenwashing" de certaines sociétés alors qu'elles ne récupèrent réellement qu'un très faible pourcentage de moquette.

Des solutions à approfondir

Le rapport montre aussi que des solutions existent. Certaines entreprises françaises et américaines essayent de fabriquer leur moquette avec des produits bio sourcés ou afin de pouvoir mieux les récupérer et les recycler. Pour nos salons professionnels, le rapport estime que chaque acteur peut agir, du prestataire de ménage à l'organisateur du rendez-vous, en passant par le loueur de salle. Et à domicile, le rapport prône une augmentation de la durée de vie de notre moquette : on en change environ tous les sept ans alors qu'elle pourrait aller jusqu'à dix voire 15 ans. À condition de ne pas avoir renversé de café dessus.

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