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C'est ma planète. Avec Trump et Poutine, que reste-t-il de l'accord de Paris ?

Va-t-on pouvoir  limiter le réchauffement climatique à deux degrés ? Rien de moins sûr. Donald Trump vient de signer un décret pour relancer l'industrie du charbon aux USA et Vladimir Poutine ne croit pas que l’homme soit responsable du changement climatique.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Conférence finale de la COP21 à Paris, le 12 décembre 2015. (ZHOU LEI / XINHUA)

Vladimir Poutine ne croit pas que l’homme soit responsable du changement climatique. Donald Trump vient de signer un décret pour relancer l'industrie du charbon aux Etats-Unis. Sale temps pour l’accord de Paris sur le climat ! Il paraît encore plus difficile de vouloir limiter le réchauffement climatique à deux degrés.

On le sait, cet accord, même s'il est une réussite diplomatique, demandait à être confirmé dans les faits. Pourtant la somme des efforts que sont prêts à faire chacun des 141 pays, qui ont signé et ratifié cet accord, n’est pas suffisante pour limiter la quantité de gaz à effet de serre que nous envoyons chaque jour dans l'atmosphère. L'un des actes les plus forts en la matière fait par les Etats-Unis, bien avant la COP 21, était de limiter le niveau de pollution de ses centrales de production d'électricité.

C'est le Clean Power Plan de Barack Obama. Cela empêchait de fait les centrales au charbon de produire sauf si elles faisaient de lourds travaux pour installer des filtres ou capter leur CO2. Ces travaux sont possibles mais coûteux. Il devenait donc plus rentable pour les énergéticiens de changer carrément de techniques et d'utiliser du gaz, par exemple. En plus, les Etats Unis regorgent de réserve de gaz de schistes peu cher. Ce plan devait faire baisser de façon considérable le nombre de centrales à charbon aux Etats-Unis. Et c’est ce que Donald Trump a remis en cause en levant ses limites d’émissions imposées.

Effet boule de neige

C'est le couple Chine - Etats-Unis qui a permis le succès de la COP 21. Emportés par les deux principaux émetteurs, d'autres pays ont suivi mais du bout des lèvres. Si aujourd'hui, les Etats-Unis se retirent totalement de l'effort, cela leur donnera une bonne raison de ne rien faire. Les propos de Vladimir Poutine le montrent bien. Le Japon, l'Australie ou l'Arabie Saoudite pourrait quitter eux aussi le navire de l'accord de Paris. Quant à la Russie, personne ne peut dire si elle était vraiment à bord. Les Etats-Unis avaient aussi promis plus de trois milliards de dollars au Fonds vert pour aider les pays les plus pauvres à faire face au changement climatique. Sans cet argent, comment vont ils s'adapter ou comment vont-ils se développer sans passer par la case énergie fossile ? Là aussi, c'est un énorme risque que font courir les décisions américaines à l'ensemble de la planète.

Des raisons d'espérer

Mais si le gouvernement fédéral américain entrave moins le charbon, il n’empêche pas non plus les villes, comme New York, Los Angeles, San Francisco, ou les Etats, comme la Californie ou l'Etat de Washington, de faire déjà leur transition énergétique pour se passer des énergies fossiles. L'attitude de Donald Trump relance aussi la mobilisation de la société civile aux Etats-Unis et dans le monde entier pour un enjeu urgent. Une marche pour le climat est prévue à Washington le samedi 29 avril. Le samedi 22 avril, ce seront les scientifiques qui alerteront sur les fake news, les fausses nouvelles distillées par les opposants à une action collective en faveur du climat, comme le réclamait l’accord de Paris.

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