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C'est ma planète. La fin des décharges sauvages de pneus

Moins de dix ans après avoir décidé de prendre le problème à bras le corps, la France a enfin éliminé les stocks de millions de pneus abandonnés dans la nature, en Métropole.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Décharge de pneus à Lachapelle-Auzac (Lot). (RECYVALOR)

C'est l'association Robin des bois qui dénonçaient le problème depuis des années de ces millions de tonnes de pneus étaient abandonnés dans la nature. L'association, avec l'Ademe, l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, ont même recensé une soixantaine de sites en France très problématiques. Avec eux autant de risque d'incendie mais aussi de rejets de polluants. En effet, les vieux pneus lessivés par les pluies envoient dans le sol des hydrocarbures, des acides, des métaux lourds. Avec des risques de pollution des nappes souterraines.

Mais ce que l'association Robin des bois avait aussi constaté sur le terrain, auprès des riverains de ces décharges de pneus, c'était la prolifération des moustiques. Les eaux stagnant à l'intérieur des pneus formaient des berceaux idéals pour les larves, avec des risques de maladies comme la dengue ou le chikungunya...

La collecte et le recyclage organisés

Les professionnels, les producteurs de pneus comme Michelin, Bridgestone, Dunlop ou Continental, ont décidé de s'emparer du problème. Même si ce ne sont pas eux qui ont jetté dans la nature ces pneus, ils ont décidé en 2008 d'assumer le fait qu'ils les avaient produits et qu'ils ne pouvaient pas laisser de telles verrues dans l'environnement. Ils ont donc créé Recyvalor: un organisme avec 28 entreprises chargé de recenser et de collecter les pneus pour les trier et les recycler. Ceux qui pouvaient l'être ont été revendus en pneu d'occasion, ou alors broyés et transformés en nouveaux pneus, en bâche, en terrains de sports synthétiques ou alors utilisés dans les revêtements des routes, des murs pour bloquer les chutes de pierre ou les avalanches. Aujourd'hui, Recyvalor a fini sa mission. Moins de 10 ans après avoir commencé l'organisme a recupéré 7 millions de pneus sur 54 sites pour près de 8 millions et demi d'euros.

Des sites transformés

Exemple d'un de ces sites de stockage de pneus : celui de la commune de Lachapelle-Auzac à trois kilomètres de Souillac, dans le Lot. 25 000 tonnes de pneus, des collines de caoutchouc à perte de vue. Il était vraiment problèmatique parce qu'il appartenait à une entreprise en dépot de bilan.

Décharge de pneus à Lachapelle-Auzac (Lot). (RECYVALOR)

Aujourd'hui, les habitants respirent et la nature reprend ses droits. Même si la question du recyclage des pneus pose encore question : est-ce qu'ils ne sont pas envoyés dans des pays en voie de développement où il n'y pas de filière de recyclage? Est-ce que les terrains synthétiques ne posent pas de problème sanitaire? On va quand même reconnaitre que la filière a accompli aujourd'hui sa mission.

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