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C'est ma planète. La 12e édition de la Fête de la nature vous invite à voir l'invisible

Jusqu'à dimanche, des milliers d'animations et de ballades gratuites partout en France vous invitent à vous reconnecter à la nature. Pour sa douzième édition, la Fête de la nature a pour thème "Voir l'invisible".

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Les jardins de la préfecture de Rennes seront ouverts aux visiteurs à l'occasion de la Fête de la nature du 23 au 27 mai 2018. (MARC OLLIVIER / MAXPPP)

Soulevez un caillou et vous verrez tous ces insectes qui grouillent en dessous. Vous n'êtes pas trop insectes ? Alors, allez écouter des chants d'oiseaux : vous ne les verrez peut être pas tous, mais grâce à des ornithologues on vous dira tout sur ceux qui vous entourent. C'est le but de cette 12e édition de la Fête de la nature, qui se tiendra du 23 au 27 mai 2018 : donner à voir ce à quoi on ne fait plus attention. Voir l'invisible, c'est aussi aller dans des endroits auxquels le public n'a pas souvent accès, comme par exemple les jardins des préfectures : celle de Rennes ouvrira exceptionnellement ses portes, ou plutôt ses allées, avec l'avis éclairé de son jardinier sur sa roseraie, son parc et ses ruches.

De plus en plus de particuliers ouvrent également leur champ ou leur potager bio pour montrer à leurs voisins comme la nature les gâte. Voir l'invisible ne se limite pas qu'à voir une liste d'espèces animales ou végétales, c'est aussi voir toutes les relations qu'elles ont entre elles et qu'elles ont avec les hommes.

Une nature qui se porte mal

Il est vrai que les dernières alertes ne présagent rien de bon : 80% d'insectes ailés en moins en 30 ans et 30% d'oiseaux en moins en 15 ans dans les zones agricoles françaises. Le dernier rapport Planète Vivante du World Wide Fund for Nature (WWF) révélait en 2016 que les populations de mammifères avaient diminué de près de 60% en 40 ans. Ces informations scientifiques ne donnent pas vraiment le moral aux défenseurs de la biodiversité. Et pourtant, selon le président de la Fête de la nature, François Letourneux, il ne faut pas baisser les bras : "Si on stoppe les gaz à effet de serre demain, on aura quand même un réchauffement climatique. En revanche, la nature, elle, se restaure, elle se répare : si on plante des graines, les papillons reviennent", explique-t-il.

La recherche dans le biomimétisme donne également de beaux espoirs. Aujourd'hui, des plantes à longue racines peuvent dépolluer des sols, des bactéries peuvent grignoter le pétrole d'une marée noire voire le plastique. Même si les solutions sont complexes, lorsqu'elles se mettent en place, elles donnent très vite des résultats.

Un plan biodiversité en débat

Pour l'instant, tous les acteurs sont prudents sur les pistes de réflexion lancées la semaine dernière par Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique. Très peu s'aventurent à critiquer la démarche. Ils savent comme le sujet peut être facilement mis de côté quand on veut construire une route, une ligne TGV pour désenclaver une région. Quel poids pèsent les amphibiens ou les insectes sur des projets de logements, de centres commerciaux, d'écoles ? C'est pourquoi Nicolas Hulot demande de revoir notre aménagement du territoire afin de faire reculer l'artificialisation des sols. Tous attendent de voir si ce sujet n'est défendu que par Nicolas Hulot ou s'il l'est également par le comité interministériel sur la biodiversité en proposant un plan vraiment ambitieux, en juillet prochain. Afin éviter de nouvelles études annonçant une fois encore la disparition d'espèces ou la pollution des milieux naturels dans les prochaines années.

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