Vend-on plus cher avec un bon DPE, un diagnostic de performance énergétique ? (et inversement)
Vend-on plus cher un logement quand l’étiquette énergie est très bonne ? C’est la question à laquelle ont répondu les notaires de France dans une étude publiée cette semaine.
Charlie Cailloux, conseiller juridique pour le site immobilier PAP.fr, s'intéresse aujourd'hui à cette question du prix de vente ou d'achat d'un logement en fonction du niveau du DPE, le diagnostic de performance énergétique.
franceinfo : La performance énergétique du logement a-t-elle une incidence sur son prix de vente ?
Charlie Cailloux : Oui, et c’est une tendance lourde mais l’incidence de l’étiquette énergie sur le prix de vente varie selon le type de logement (appartement ou maison) et selon sa localisation (dans les zones tendues, l’impact est moindre).
En tout cas, selon cette étude des notaires de France, l’étiquette énergie du logement, n’est pas un critère déterminant dans le choix des acheteurs : quand elle est très bonne, elle peut permettre de vendre un peu cher ; quand elle est très mauvaise, on devra négocier à la baisse mais les variations de prix constatées dépendent énormément de la région dans laquelle se trouve le logement.
On rappelle rapidement ce qu’est l’étiquette énergie ?
L’étiquette énergie, c’est le classement de votre logement sur une échelle allant de A pour les logements très économes en énergie, à G, pour les passoires thermiques. C’est cette même étiquette que vous avez sur votre frigo par exemple, elle permet de se faire rapidement une idée du niveau de consommation énergétique du logement, et on l’obtient en faisant un diagnostic de performance énergétique.
Et ce que l’on constate d’abord dans cette étude, c’est que globalement la valeur verte existe : on constate en effet que globalement, on vend plus cher quand la performance énergétique est très bonne.
Vous évoquiez des disparités liées à la localisation du bien ?
Exactement ! Dans les zones où il y a une pénurie de logements, l’impact de l’étiquette énergie est moindre : en 2020, dans les zones très tendues (les grandes agglomérations pour résumer) les appartements classés A et B (très économes) se sont vendus en moyenne 6 à 9% plus cher que les logements classés D, (moyennement performants), alors que pour les zones peu tendues (les villes moyennes et les zones rurales), les notaires de France ont constaté que la plus-value pouvait atteindre 14 à 21% pour les logements les plus économes. Dans les zones tendues, le critère primordial, c’est l’adresse ; la bonne ou mauvaise performance énergétique est un critère secondaire.
La loi Climat d’août 2021 prévoit que les logements classés G et F seront exclus du marché locatif en 2025 et en 2028. Une mauvaise étiquette énergétique aura donc bientôt des conséquences juridiques pour le propriétaire !
Oui, c’est vrai ! Et la chasse aux passoires énergétiques est déjà lancée. Dès le 1er janvier 2022, les annonces de vente et de location de logements classés F et G devront porter la mention “logement à consommation énergétique excessive”. D’autres obligations d’informations suivront. Si l’étiquette énergie n’est pas encore un critère déterminant pour les acheteurs et les locataires, elle pourrait le devenir.
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