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Les propriétaires ne louent plus les chambres de bonnes

85 % des chambres de service sont inhabitées à Paris. Dans un contexte de forte demande locative, la mairie de Paris veut utiliser ces surfaces pour développer l’offre de logements dans la capitale. Explications avec Charlie Cailloux, juriste pour le site d’annonces immobilières pap.fr.
Article rédigé par Patrick Lelong
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (© Maxppp)

Les chambres de service étaient traditionnellement un investissement locatif très rentable, cette rentabilité a véritablement chuté avec la taxe sur les micro-logements et plus récemment avec l’encadrement des loyers qui les frappe de plein fouet, décourageant ainsi certains bailleurs de louer leur bien.

Et puis, la moitié de ces petites surfaces ne sont pas louables en l’état car elles ne sont pas décentes au sens de la loi (plus précisément le décret 2002-120 du 30 janvier 2002), elles mesurent moins de 9m2 ou ne remplissent pas les conditions de confort nécessaires. Il peut manquer une arrivée d’eau potable, le système d’évacuation ou encore le coin cuisine.

Où sont situées ces chambres de bonnes ? 30 % des chambres de service sont dans le 16e arrondissement et les 3/4 dans l’Ouest parisien. Elles sont surtout situées dans les immeubles bourgeois construits de 1830 à 1914, qui comportaient un ou deux étages réservés aux domestiques. Aujourd’hui, lorsque ces chambres sont mises en location, elles sont louées le plus souvent à des salariés, des étudiants, des personnes retraités ou des personnes sans emploi.

Pour Charlie Cailloux, juriste pour le site d’annonces immobilières pap.fr, il y a deux hypothèses qui sont étudiées par la Mairie de Paris. "La première solution, envisagée par Ian Brossat le maire-adjoint au logement, est d’inciter financièrement les propriétaires à louer ces chambres vides, après y avoir réalisé des travaux, notamment grâce au dispositif 'Multiloc’. Il s’agit de subventionner les travaux du propriétaire en contrepartie d’un engagement de louer le logement à un prix modéré."

On peut rappeler que des dispositifs similaires existent d’ores et déjà, comme le conventionnement de l’Anah, qui permet une subvention des travaux mais également un abattement fiscal sur les loyers.

La deuxième solution : "La ville ou les bailleurs sociaux pourraient acquérir, à l’amiable, des chambres de bonnes, et les regrouper pour les transformer en logements sociaux. Un rapport sera remis sur le sujet au premier semestre 2016."

 

 

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