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Inflation : les conditions du crédit se durcissent

Avec l'inflation, les banques sont beaucoup plus attentives à la situation de l’emprunteur et aux qualités du bien qu’il projette d’acheter.

Article rédigé par franceinfo - Charlie Cailloux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un apport personnel d’au moins 10% du montant de l’opération est indispensable pour emprunter. (THITIPHAT KHUANKAEW / EYEEM / EYEEM)

Selon une étude du courtier en crédit Vous financer, les conditions d’accès au crédit se durcissent drastiquement en ce printemps. Eléments d’explications avec Charlie Cailloux, conseiller juridique pour Particulier à Particulier et le site PAP.fr.

franceinfo : Il est donc plus difficile d’obtenir un crédit ?

Charlie Cailloux : Oui, c’est en tous cas ce qu’affirment 70 % des courtiers de ce réseau dans une enquête interne. A cause des conséquences de la guerre en Ukraine (l’inflation notamment), les banques sont plus attentives à la situation de l’emprunteur et aux qualités du bien qu’il projette d’acheter. D’abord, elles renforcent le contrôle de l’apport personnel et du reste-à-vivre. Un apport personnel d’au moins 10 % du montant de l’opération est indispensable (certains courtiers affirment même 20 % minimum), et les banques s’assurent que l’emprunteur conserve une épargne après l’acquisition pour faire face à des dépenses imprévues, de gros travaux ou l’achat d’une voiture.

Pourquoi les banques sont-elles plus regardantes sur le dossier de l’emprunteur ?

Tout simplement parce que les banques s’assurent que l’emprunteur aura, une fois sa mensualité payée, le matelas nécessaire pour faire face à l’augmentation des dépenses d’énergie, de carburant, à l’inflation des prix de manière générale. Il y a deux autres critères auxquelles les banques font plus attention désormais. D’abord la distance logement/travail : si le logement que vous projetez d’acheter est éloigné de plus de 50 kilomètres de votre lieu de travail, la banque pourrait limiter votre endettement à 30 % pour que vous puissiez faire face à vos dépenses de carburant alors qu’en principe, vous pouvez consacrer 33 % de vos revenus au remboursement du crédit ; si vous dépendez beaucoup de votre voiture, la banque vous impose donc d’augmenter votre reste-à-vivre quitte à réduire votre capacité d’emprunt.

Et puis, aussi, et c’est encore une conséquence de l’inflation et de la raréfaction de l’énergie, les banques sont plus attentives à la performance énergétique du bien que vous achetez. Un bien mal isolé, un chauffage peu performant, ça signifie que vos factures d’énergie seront plus lourdes et que vous aurez rapidement de gros travaux à financer. Or, les matériaux se raréfient également et leur prix augmente.

Un conseil pour les personnes qui cherchent à acheter ou à vendre en ce moment ?

Pour les acheteurs, prévoyez un apport personnel le plus important possible (10 % est le minimum), et un reste-à-vivre "viable" : en général, il est fixé à 850 euros pour un célibataire, 1 500 euros pour un couple, plus 300 euros pour un enfant à charge mais attention, dans un contexte d’inflation, les banques peuvent se montrer plus prudentes. Si vous êtes vendeur, faites réaliser une évaluation sérieuse du logement et ne surévaluez pas le prix, les acheteurs sont bien informés et connaissent le marché. Enfin, renseignez-vous sur le plan de financement de l’acheteur avant d’accepter une offre.

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