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En Europe, les abeilles courent des risques

A l'initiative de l'Union Nationale de l'Apiculture française (UNAF), près de 4000 apiculteurs sont réunis à Agen, pour leur premier congrès européen. Les professionnels et les experts s'inquiètent du taux de mortalité des abeilles et posent la question des OGM cultivés près des ruches.
Article rédigé par franceinfo
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Depuis une vingtaine d'années, la mortalité des abeilles est passée du taux naturel de 10% par an à 30 ou 40% selon les régions. Les apiculteurs mettent en cause ces pesticides apparus dans les années 90 appelés neurotoxiques systémiques (Gaucho, Régent ou Cruiser). En butinant les plantes traitées avec ces produits, les abeilles affaiblissent leur immunité. Des études scientifiques ont démontré qu'elles perdaient la mémoire et ne revenaient pas à la ruche. En Italie, les autorités suspendent par périodes l'utilisation de ces neurotoxiques. En juin dernier, le ministre français de l'Agriculture a interdit l'emploi du Cruiser sur le colza.

La culture des OGM est interdite en France mais elle est autorisée en Espagne, pays gros producteur de miel. En s'approchant des cultures d'organismes génétiquement modifiés, les abeilles transportent le pollen et l'on peut retrouver des OGM dans le miel. C'est ce qui est arrivé à un apiculteur allemand dont les ruches se trouvaient à proximité d'un champ d'essais de maïs OGM. Son cas a été soumis à la Cour de justice de l'Union Européenne, qui a estimé que comme pour les autres denrées alimentaires, un miel contenant des OGM devait être soumis à une autorisation spécifique de commercialisation.

La législation européenne est en cours de changement. Une fois autorisé à la vente, un miel contenant des OGM devra présenter une étiquette le
mentionnant
. Cela devrait concerner aussi les miels importés d'Argentine
et de Chine, deux pays où les OGM peuvent être cultivés. 

L'UE produit 200.000 tonnes de miel par an, soit 13% de la production mondiale. Le premier producteur est l'Espagne (33.000 tonnes), l'Italie, la Roumanie et la Hongrie produisent chacune 22.000 tonnes et le Portugal 21.000 tonnes. Pour compléter ses besoins, l'UE importe chaque année 140.000 tonnes de miel, ce qui représente 40% de sa consommation totale.

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