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C'est dans ma tête. Des convictions à l'action : les difficultés de l'écologie au quotidien

Une nouvelle année commence, et cette période est, traditionnellement, celle des "bonnes résolutions". Ces "bonnes résolutions" dont on sait que l’on parviendra parfois difficilement à les tenir…

Article rédigé par franceinfo, Claude Halmos
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La planète Terre, photographiée lors de la mission Apollo XI, le 24 juillet 1969. ( NASA / AFP )

Parmi les traditionnelles "bonnes résolutions" de ce début d'année, certaines concernent la vie en commun, et notamment l’écologie. Comment expliquer qu’il soit, en matière d’écologie, et même si l’on a des convictions, si difficile d’avoir, au quotidien, de "bonnes pratiques" ? On l’explique souvent en invoquant le peu de souci des autres, le manque de civisme. Mais je pense que le problème est plus complexe.       

Faire, au quotidien, des "gestes pour la planète"

Trier ses déchets, modifier son alimentation, son utilisation de l’eau, des énergies, des transports est difficile.  Au niveau de la réalité, d’abord, parce qu’il faut y consacrer du temps, de l’énergie, et de l’argent (ce qui, dans la situation économique actuelle, pose problème). Mais aussi au niveau psychologique.

En premier lieu, parce qu’il faut, pour le faire, modifier ses habitudes. Or, les habitudes, à condition qu’elles ne mènent pas à une routine mortifère bien sûr, sont une chose très utile. Parce qu’elles nous permettent de nous mettre, de temps en temps, en "pilote automatique", et donc de nous économiser, psychologiquement, un peu. Mais cela va plus loin, car la mise en pratique de ses convictions écologiques impose aussi d’autres bouleversements psychologiques.         

Il faut pouvoir penser en termes de "collectif"

Penser "collectif" n’est jamais simple, surtout à une époque où l’on privilégie l’individualisme et le bonheur personnel. Il faut bouleverser son rapport à l’espace (parce que l’écologie étant à penser à l’échelle mondiale, elle oblige à se concevoir citoyen non plus seulement de son quartier, mais du monde). Et au temps, parce qu’elle impose de ne plus œuvrer seulement pour son futur immédiat, mais pour les générations qui suivront.

Il faut donc apprendre à voir plus loin et à plus long terme, et modifier de ce fait la perception que l’on avait de soi-même. Cela peut être déstabilisant, et donner à certains une impression de vertige, qu’ils expriment en se disant perdus, dépassés par l’écologie.        

Est-ce que le tri des déchets pose des problèmes particuliers ?    

Oui. Notamment parce qu’il oblige à modifier la conception que l’on a du déchet : à ne plus le considérer comme une chose impure et morte, mais comme une chose qui va pouvoir renaitre ailleurs. Ce qui est compliqué. 

Parce que cela bouscule l’idée que l’on a de la mort. Mais aussi parce que la notion de déchet est souvent associée - consciemment et inconsciemment - à celle de déchet corporel, d’excrément. Et peut donc renvoyer chacun à l’histoire qu’il a eue, avec cela, depuis son enfance : la question de savoir où vont leurs excréments est, par exemple, souvent angoissante pour les enfants.            

Le refus de s’occuper de l’avenir de ses déchets, de les trier, peut donc être une façon de mettre toutes ces angoisses à distance

Claude Halmos

Et il serait certainement utile que les campagnes de sensibilisation en tiennent compte.                      

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