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C'est dans ma tête. 2021 : un début d'année à hauteur d'enfants

Une nouvelle année qui commence, pas forcément simple pour les enfants. La magie de Noël est terminée, et le virus, les masques, les gestes barrières sont toujours là. Ils entendent parler de vaccins, de piqûres, de couvre-feu. On peut les aider par la parole, car on pense souvent les protéger en ne parlant pas des sujets angoissants. 

Article rédigé par franceinfo, Claude Halmos
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les enfants sont un peu comme des "éponges", ils ressentent nos émotions, nos joies, mais aussi nos angoisses. Parler avec eux de la période que nous traversons est essentiel. Photo d'illustration (CATHERINE DELAHAYE / DIGITAL VISION / GETTY IMAGES)

Depuis dix jours, nous avons, entre adultes, échangé des vœux, et beaucoup d’entre nous ont pris, pour leurs vies d’adultes, comme chaque année, des "bonnes résolutions". Mais nous aimerions ne pas oublier les enfants. Ils ont depuis le début de la semaine, quitté le monde de la magie de Noël pour retrouver l’école, et la réalité. Une réalité qui est toujours difficile. La psychanalyste Claude Halmos revient avec nous sur cette question. 

franceinfo : Comment aider les enfants, et les adolescents à aborder, au mieux, cette année qui commence ?

Claude Halmos :  Les enfants, en tout cas les petits, viennent de vivre pour la plupart, avec Noël, une sorte de trêve. Parce que beaucoup de parents ont eu à coeur, quand ils le pouvaient, de faire de ces Fêtes une sorte de bulle où leurs enfants pouvaient échapper, pour un moment, au monde masqué et angoissé, du Covid-19 ; et retrouver, par le biais des cadeaux, des sapins, un peu de merveilleux et de rêve. Or, avec la rentrée des classes, ces enfants ont dû sortir de cette bulle, et retrouver le monde réel.

En quoi est-ce difficile pour eux ?

Les enfants ne sont pas comme on voudrait le croire, protégés, du fait de leur âge, des angoisses qui traversent la société. Ils les perçoivent à travers leurs parents, même si leurs parents veulent les leur cacher, et elles s’ajoutent à tout ce qu’ils entendent dans les lieux publics (les transports..), les autres adultes dire.

Les adolescents peuvent parler de tout cela, et poser des questions. Mais c’est plus difficile pour les plus petits, qui se retrouvent donc avec, dans la tête, un flot d’images et de paroles, qu’ils interprètent à leur façon, et qui les perturbe.
Et tout cela, très souvent, sans que leurs parents s’en rendent compte, parce que les enfants savent très bien, pour ne pas les inquiéter davantage, le leur cacher.

Comment, alors, peut-on les aider ?

Par la parole : en les informant, régulièrement, sans attendre leurs questions, de ce qui se passe, et en en discutant avec eux.

Ces discussions permettent à l’enfant de comprendre qu’il a le droit de parler de tout cela, et de poser des questions ; d’avoir des repères, quand il entend des mots comme "vaccin" ou "couvre-feu", dont il peut ignorer le sens. Et elles constituent surtout une sorte d’écran protecteur qui s’interpose entre la violence de ce qu’il entend, et lui. Grâce aux mots de ses parents, qu’il garde en lui, l’enfant peut continuer à les sentir à ses côtés, même quand ils ne sont pas là, et cela le rassure.

Et, dans ces discussions, il ne faut pas cacher à l’enfant ses angoisses. Il faut les lui dire, en lui expliquant qu’elles sont normales, et en les dédramatisant : être inquiet ne veut pas dire que l’on court, inéluctablement à la catastrophe. Et il faut surtout que les parents sachent que, quoiqu’un enfant ait à vivre, il peut le supporter, s’il est accompagné par des adultes qui l’aiment, qui le respectent, et qui lui parlent.

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