C'est comment ailleurs ? La Sécu en Allemagne et en Grande-Bretagne
Alors que François Fillon veut réformer la Sécurité sociale s'il arrive à l’Elysée, franceinfo s’intéresse à la sécu en Allemagne et en Grande-Bretagne.
Pour ne parler que de l’assurance maladie, en Allemagne, la sécu existe depuis la fin du XIXe siècle, lancée par Bismarck. En Grande-Bretagne, la sécu a été longtemps le pilier du fameux welfare state, l'état providence qui accompagnait les Britanniques du berceau à la tombe. Depuis, les choses ont évolué dans ces deux pays.
Allemagne, caisses publique et privées
Il existe des caisses publiques qui assurent environ 90% des Allemands. Les cotisations s’appliquent sur les salaires, comme en France. Si la caisse est déficitaire, on augmente les cotisations.
A côté, il y a les caisses privées, optionnelles avec une logique différente. La prime que vous payez dépend de votre état de santé, de votre âge et du niveau de couverture que l’on est prêt à payer. Du coté des médecins, leur activité est plafonnée pour éviter l'inflation des consultations.
Depuis 20 ans, ceinture !
Depuis le milieu des années 90, l’Allemagne a fait subir à sa Sécu un régime drastique. Il n’y a plus de remboursement des cures thermales, des taxis pour aller à l'hôpital, des prothèses dentaires, des lunettes, sauf pour les enfants.
Parallèlement, le ticket modérateur a augmenté chez le médecin. Les Allemands en sont de leur poche sur une partie de la consultation. Les hôpitaux ont été rationalisés, restructurés, voir fermés.
Les médecins ne peuvent plus s'installer là où ils le veulent. Les médicaments sont limités, tout comme leur prix aussi. Les «génériques» représentent aujourd’hui plus des deux tiers des boites vendues en Allemagne. Résultat, les comptes sont équilibrés, mais les plus de 65 ans et les chômeurs sont moins bien pris en charge qu'autrefois.
Grande-Bretagne
Dans ce pays, c'est gratuit dans le service de base mais il faut être patient.
On est libre de choisir son médecin sur son lieu de résidence, parmi ceux agréé par le NHS, la sécu britannique. On ne sort pas d'argent, c'est le tiers payant. Mais si on consulte un médecin non agréé, il n’existe pas de remboursement. L'hôpital est gratuit lui-aussi, mais il faut souvent attendre longtemps.
Prestations payantes
Il existe une franchise sur tous les médicaments, sauf pour les gens les plus fragiles et les plus jeunes. Il y a aussi des participations assez fortes de la part des patients pour les spécialistes, comme les gynécologues, les ophtalmologues, pour les soins dentaires.
Toutefois, la gratuité peut s'appliquer aux plus pauvres et aux plus malades. En Grande-Bretagne, le NHS est financé par l'impôt mais il a besoin de beaucoup d'argent pour continuer à exister.
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