C'est comment ailleurs ? L'isolement politique de la maire de Rome
Alors que François Fillon maintient sa candidature à la présidentielle malgré sa convocation chez le juge et les lâchages, franceinfo s’intéresse à la maire de Rome, cernée par les affaires
Soyons clairs. Viriginia Raggi, 38 ans, n'est plus candidate à un poste puisqu'elle a été élue maire de Rome en juin 2016. Elle est aux manettes, mais cette représentante du Mouvement populiste 5 Etoiles se trouve aujourd'hui dans le viseur de la justice et de plus en plus isolée sur l'échiquier politique.
Convoquée par la justice
Virginia Raggi a été convoquée début février 2017 et entendue pendant huit heures par les juges qui la soupçonnent d'abus de pouvoir, de favoritisme et faux témoignage. Elle est poursuivie pour ses liens avec l'ancien chef du personnel de la mairie Raffaele Marra, qui est aujourd'hui en prison pour corruption. Elle aurait aussi pistonné le frère de cet homme pour un poste à la mairie.
Démissions en rafales
Mais Virginia Raggi a d'autres soucis. Depuis qu'elle est arrivée au pouvoir, il y a eu six démissions à la suite de scandales. L'un des plus tonitruants, c'est quand Virginia Raggi a tenté de multiplier par trois le salaire de son chef de cabinet Salvatore Romeo pour le porter à 110 000 euros par an. Cet homme a dû démissionner.
La dernière démission en date, à la mi-février, est celle de l'adjoint à l'urbanisme à la marie de Rome. Il faut dire que ce responsable avait dénoncé récemment l'amateurisme de Virginia Raggi dans la presse. Il qualifiait l'équipe municipale, dont il faisait partie, de véritable "cour des miracles".
La propreté… salie
La maire de Rome réagit de la même manière que ce qu'on entend ces dernières semaines en France. Virginia Raggi se dit victime d’une chasse aux sorcières menée par les médias et les élites italiennes.
Ce qui est frappant dans cette affaire, c'est que cette femme se présentait comme "un monsieur propre" ou plutôt "madame propre" de la politique. Pendant la campagne, elle disait qu'elle voulait remettre de la transparence et de la légalité au cœur de Rome afin d’en terminer avec 20 ans de corruption et de mafia.
Parti potentiellement fragilisé
Le Mouvement 5 Etoiles ne donne pas un bon exemple de son action au pouvoir avec cette expérience romaine. Beppe Grillo, le patron du mouvement, a piqué une colère : "A toi de réparer" ce que tu as fait, a-t-il dit à la maire. Il a été à deux doigts de lâcher sa protégée, qu'il a mise sous tutelle en lui imposant des collaborateurs.
En attendant, les problèmes de Rome sont toujours là, avec des transports en commun en déliquescence, de multiples ordures, la saleté, et l’endettement.
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