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C'est comment ailleurs ? L'intervention de l'Etat américain dans l'économie

Alors que le ministre de l’Economie a demandé à Renault et PSA d’augmenter leurs commandes à l'équipementier GM&S, franceinfo s’intéresse aux interventions massives de l’Etat américain

Article rédigé par franceinfo, Gérald Roux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le siège de General Motors à Detroit dans le Michigan (BILL PUGLIANO / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Quand on parle d'interventions de l'Etat outre-Atlantique, il n'y a aucune commune mesure avec le coup de main de l'Etat français à GM&S. Les Etats-Unis, ce pays du libéralisme, ne se gêne pas pour prendre le manche afin de sauver la vie de sociétés que le marché a pourtant condamné à mort. Il y a deux exemples, l'automobile et la banque.

La crise 2009

Cela remonte à 2009 et la crise financière qui fait des ravages sur l'économie américaine et particulièrement sur l'automobile qui est déjà bien mal en point depuis des années. General Motors, l'un des trois géants de la voiture aux Etats-Unis, est en faillite, plombé par des dettes énormes.

Nationalisation de GM

Pour éviter la fermeture d'une entreprise emblématique du pays et des centaines de milliers de licenciements, Barak Obama demande au trésor américain d'injecter l'équivalent de 38 milliards d'euros dans le groupe. L'Etat américain monte à 61% du capital. Il nationalise GM ! Certains républicains dénoncent le gaspillage de l'argent public. Pour eux, GM ne veut plus dire General Motors, mais  Government Motors.

Sauvé !

General Motors a pu revenir en bourse en 2010 et a levé 22 milliards d'euros pour se recapitaliser. L'Etat américain est resté au capital en revendant ses parts progressivement. Il a tout liquidé fin 2013. Mais l'opération a tout de même coûté entre huit et dix milliards d'euros aux contribuables américains.

General Motors s'en sort bien, aujourd’hui redevenu 3eme constructeur mondial derrière Volkswagen et Toyota, mais le groupe a dû fermer 14 usines et supprimer des dizaines de milliers d'emplois. Précisons que Chrysler aussi bénéficié de l'aide massive de l'Etat américain en 2009.

Banques

Pour le secteur bancaire, l'Etat est également intervenu. En fait, cela rentrait dans le cadre d'un vaste plan qui s'appelait TARP (Programme de délestage d'actifs douteux) pour aider à la fois l'automobile et énormément les banques.

Ainsi, Bank of America, Citigroup, JP Morgan, Wells Fargo, pour ne citer qu'elles, ont touché des centaines de milliards de dollars de la part du contribuable américain.

Efficace

Au total, ces sauvetages d'entreprises ont couté 475 milliards de dollars mais l'Etat américain a finalement récupéré l'intégralité de cette somme en revendant progressivement ses parts. Il a même fait un léger bénéfice.

Et pour parler en termes d'emplois sauvés, en se limitant au cas de General Motors, une étude a montré que l'intervention de l'Etat avait sauvé 1,2 millions de jobs dans le secteur automobile.

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