États-Unis : un bar sportif, uniquement consacré aux compétitions féminines, rencontre un grand succès à Portland
Les bars sportifs sont une institution aux États-Unis, plus qu’en France. Il faut dire qu’avec les multitudes d’équipes universitaires ou professionnelles, dans une grande variété de sports qui passionnent les Américains, il y a largement le choix pour s’occuper du matin au soir. Mais les écrans diffusent majoritairement du sport masculin. Ainsi a vu le jour, en 2022, "The Sports Bra" à Portland, présenté comme le premier sports bar au monde 100% sport féminin.
Toutes les télévisions sont branchées sur le football de la NWSL, le basket de la WNBA, les tournois de tennis WTA. La décoration est à l'effigie des femmes athlètes. Les murs sont couverts de maillots, de fanions, de photos, de peintures. On trouve, par exemple, celle de Brandi Chastain qui avait marqué le tir au but de la victoire des États-Unis, à la Coupe du monde 1999. Et puis on mange et on boit dans le même esprit. La propriétaire source sa viande dans un ranch de l’Oregon, géré par une femme. Le cocktail Title IX porte le nom d’une loi qui interdit toute discrimination sexuelle à l’université.
Tout le monde est le bienvenu
La femme qui a lancé l'établissement s'appelle Jenny Nguyen, une fan de sport frustrée d’avoir dû regarder, en 2018, un match qui comptait pour elle dans un coin d’un bar et sans le son. Elle et d’autres en avaient assez de demander au barman de changer de chaîne. Elle raconte aussi à l’agence Associated Press qu’elle préférait aller dans ces bars accompagnée, ne se sentant pas toujours en sécurité. Il y a deux ans, pour répondre à tous ces problèmes, elle a donc lancé The Sports Bra avec ses économies. Ce n’est pas un bar pour les femmes, c’est un bar pour les sports féminins, insiste-t-elle. Tout le monde est le bienvenu. Son bar marche tellement bien qu’elle réfléchit à franchiser le concept, avec l’assistance d’une fondation financée par Alexis Ohanian, le cofondateur du site Reddit et le mari de la tenniswoman Serena Williams. Elle aurait déjà reçu des dizaines d’appels d’entrepreneurs intéressés à travers le pays.
Avec le phénomène Caitlin Clark, on a beaucoup parlé de sport féminin récemment aux États-Unis. C’est une jeune joueuse de l'University of Iowa qui a fait tomber tous les records universitaires. Elle a de la personnalité et sa rivalité avec Angie Reese, autre joueuse talentueuse de la Lousiana State University a captivé le public et les médias depuis un an. La finale du championnat universitaire au début du mois a rassemblé 19 millions de téléspectateurs, mieux que la finale des garçons. C'est une première. Clark va débuter sa carrière professionnelle au Indiana Fever et Nike lui a proposé un contrat de 28 millions de dollars. Le marché américain paraît plus favorable, financièrement, que de nombreux autres pays pour de nombreuses athlètes. Des Françaises viennent par exemple jouer en WNBA, la ligue de basketball, ou en NWSL, la ligue de soccer. La sélection américaine de soccer, quadruple championne du monde, quadruple championne olympique, remplit les stades. Mais l’équilibre reste fragile : plus de 90% de tout le sport diffusé à la télévision reste masculin.
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