États-Unis : au New Hampshire, bientôt un "état libertarien", sans aucun contrôle du gouvernement de Washington ?
Aux États-Unis, dans l'état du New Hampshire, à la frontière avec le Québec, un groupe de libertariens comptent mener à bien le "Free State Project". Ils veulent une région où la liberté sera reine, loin des pressions et des contraintes du gouvernement de Washington.
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Les libertariens sont un courant politique aux Etats-Unis, indépendant des Démocrates et des Républicains, qui met la liberté au premier plan. Sur le plan social, ils sont favorables à la légalisation des drogues douces et au mariage pour tous tout en s’opposant à la régulation des armes à feu. Sur le plan économique, leurs positions sont proches des conservateurs : le moins de gouvernement possible. Ils exècrent l’impôt, que certains d’entre eux considèrent comme du vol pur et simple.
"La liberté vit au New Hampshire"
Elon Musk fait partie des figures libertariennes les plus connues. En 2001, Jason Sorens, étudiant en sciences politiques à Yale, une université prestigieuse, a publié un essai suggérant aux libertariens, dont le mouvement peine à décoller politiquement, mais aussi aux anarcho-capitalistes et aux pacifistes de se regrouper dans un petit État et de prendre progressivement le pouvoir grâce aux élections locales. C'est ainsi qu'est né le "Free State Project", dans un état de moins d’un million et demi d’habitants dont la devise est parfaitement adaptée : vivre libre ou mourir.
Vingt-deux ans plus tard, le "Free State Project" est toujours à l’état de projet, mais on en reparle depuis plusieurs mois. Près de 6 500 personnes ont émigré vers le New Hampshire. L’objectif du projet à terme est d'accueillir 20 000 "Free staters". Sur le site Internet du "Free State Project", www.fsp.org, dont la page d’accueil montre un paysage de montagnes et de grands espaces, horizon symbole de liberté, on peut lire que ceux qui sont fatigués d’un gouvernement toujours plus imposant et qui ont l’impression d’être les seuls à vouloir vivre libres ne sont en réalité pas seuls. "La liberté vit au New Hampshire", dit le site. Chaque année, le Porcupine Freedom Festival, dans la petite ville de Lancaster, rassemble 1500 personnes pour promouvoir le projet et ses idées comme les cryptomonnaies ou l’enseignement à domicile.
Une invasion d'ours
Ce n’est pas un parti politique, mais en 2018, les "Free Staters" comptaient 17 de leurs membres au sein de la Chambre des représentants du New Hampshire. Pas encore assez cependant pour faire valoir leur vision du monde.
La principale inquiétude que déclenche ce projet aux États-Unis, c’est le risque de sécession, un concept sensible dans l'histoire du pays. Dans son essai initial, Jason Sorens avait soulevé la question avant de revenir sur ses propos, mais certains "Free staters" se verraient bien dans un pays indépendant. Le projet a relativement peu de fans pour le moment, beaucoup n’en connaissent même pas l’existence.
D'autant qu'à Grafton, petite ville où le "Free State Project" a été testé à petite échelle, des ours ont fini par attaquer les habitants. Cet épisode a même fait le sujet d’un livre. On ne sait pas exactement pourquoi ces attaques ont eu lieu, mais on suppose que c’est en partie parce que les habitants ne voulaient pas se laisser dicter par le gouvernement où jeter leurs ordures, qu'ils ont donc fait ce qu’ils voulaient et que les ours ont remarqué la présence de nourriture.
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