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Diabète : aux États-Unis, une start-up mise sur la prévention pour réduire le risque d'amputation

Le PDG de the Wound Company, une start-up du Minnesota, s’est dit qu'au lieu de concevoir de meilleures prothèses, la solution était peut-être de commencer par éviter les amputations dues au diabète.
Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La start-up  the Wound Company a mis au point un algorithme capable, dit-elle, de déterminer quels patients risquent le plus une amputation. (Photo d'illustration) (MANCEAU SERGE / BENELUXPIX/MAXPPP)

Les chiffres sur les amputations aux États-Unis sont très élevés. D’après l’association américaine du diabète, une amputation liée au diabète a lieu aux États-Unis toutes les 3 min 30 secondes.

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Le magazine Fast Company rappelle que les amputations sont moins risquées qu’il y a deux siècles et que les prothèses disponibles sont de bien meilleure qualité qu’il y a 20 ans. En revanche, la prévention n’a pas spécialement progressé. Une étude estime que 50% des amputations pour des patients souffrant de diabète auraient pu être évitées si elles avaient été mieux prévenues. Des millions d’Américains souffrent de plaies pas suffisamment bien traitées, par manque de temps ou d’expertise dans le suivi. Ces blessures peuvent s’aggraver, forçant le patient à aller aux urgences, ce qui peut vite coûter beaucoup d’argent.

La prévention plutôt que les prothèses rentables

Nima Ahmadi, le PDG de the Wound Company, est resté traumatisé par l’image de son oncle en Iran, amputé de deux membres parce qu’il n’avait pas reçu les soins adéquats. Pendant ses études, il est parti au Guatemala pour aider des amputés en développant des prothèses. Il a ensuite travaillé dans la Health Tech, la technologie dans le milieu de la santé. Puis il s’est dit qu'au lieu de concevoir de meilleures prothèses, la solution était peut-être de commencer par éviter les amputations.

Il a lancé en 2021 sa start-up avec un autre étudiant de Stanford, cette célèbre université au beau milieu de la Silicon Valley. Même si les investisseurs de la tech ne se précipitent pas sur ce type d’idées ou si les ingénieurs ne se passionnent pas pour les innovations dans ce domaine, l’entreprise de 25 employés a levé un peu plus de quatre millions de dollars et assiste aujourd’hui environ 1 000 de patients.

Algorithme et télémédecine

La start-up a mis au point un algorithme capable, dit-elle, de déterminer quels patients risquent le plus une amputation. Ensuite, elle se présente comme un "quarterback", terme populaire de football américain, qui désigne le meneur de jeu. C’est-à-dire, qu’avec ses spécialistes et grâce à la télémedecine, elle va prodiguer des conseils aux infirmières à domicile sur des plaies qu’elles n’auraient pas soignées jusqu’ici. L’infirmière peut envoyer des photos de la plaie pour que the Wound Company observe son évolution.

La start-up collabore aussi avec les assureurs, les cliniques, les maisons de retraite. Un patient peut la contacter via Zoom et obtenir sans attendre des semaines un rendez-vous chez un spécialiste. En cas de traitement compliqué, une infirmière de Wound Company se rend directement chez le patient. Jusqu’ici, assure-t-on chez Wound Company, 60% des patients ont montré des progrès hebdomadaires et 75% de ceux souffrant d’une plaie chronique n’ont pas eu besoin d’aller aux urgences.

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