Traits noirs avec deux albums qui nous entrainent aux États-Unis
En Floride ou à New-York, les morts ne sont pas toujours ce qu’ils semblent être. La preuve avec Contrition et Newburn.
Bienvenue à Contrition Village
Tout semble dit dès la couverture. Un homme prend le soleil, assis devant chez lui. Sur la pelouse, bien visible, une pancarte signale aux passants qu’habite là… un prédateur sexuel. Et c’est vrai : aux États-Unis, les pédocriminels et autres violeurs sont stigmatisés à vie, livrés au regard des autres. Contrition est ici le nom d’une bourgade de Floride. Ceux qui y vivent n’ont pas le droit d’en dépasser les limites sous peine de se retrouver trop près d’un lieu - école, parc, centre de loisirs - où ils pourraient croiser des enfants. Un ghetto malsain dont même le prêtre, qui officie tous les dimanches à l’église, appartient à cette étrange communauté.
Voici une BD dont la force tient à l’atmosphère de malaise permanent, avec de curieux personnages pour une bande dessinée dérangeante. Traitée en noir et blanc un peu sale, où les ombres bavent, l’enquête sur l’apparent suicide d’un des résidents exhale une haleine fétide. On s’enfonce dans les ténèbres d’une fausse quiétude. Comme le disait le feuilleton télé des années 1960 Le prisonnier avec Patrick McGoohan : "Bonjour chez vous !"
Contrition, chez Denoël Graphic.
Ni flic, ni voyou
Cette pépite du comics indé a pour titre le nom du personnage principal : Newburn. Ancien flic, Easton Newburn s’est mis à son compte… et au service de tous les clans criminels de New-York. Il règle leurs querelles internes. A la fois respecté et craint par les différentes familles mafieuses - italiennes, asiatiques, russes - mais toujours sur le fil du rasoir. Au moindre faux pas, plus de Newburn ! Chaque chapitre, très court, est une nouvelle sèche, à l’écriture rondement menée.
Newburn, du scénariste Chip Zdarsky et du dessinateur Jacob Phillips, chez Urban comics.
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