Lucky Luke et Otomo à Angoulême
L’homme qui tire plus vite que son ombre apparait en 1946 dans une petite histoire qui n’était pas destinée à avoir de suite. Le public a immédiatement adoubé ce Luke chanceux tombé sur la planète BD. Au point que son créateur, le Belge Maurice de Bevère, dit Morris, mort en 2001, est à ce jour le seul dessinateur à avoir passé toute sa vie avec le même héros. Qui lui a plus ou moins bien survécu.
L’autre star d’Angoulême 2016 sera le Japonais Katsuhiro Otomo, créateur de la saga Akira , qui met en scène la violence, la vitesse, la drogue et l’adolescence.
C’est avec Katsuhiro Otomo et Akira que la France a véritablement découvert les mangas. C’était en 1990.
L’éditeur Jacques Glénat était parti au Japon vendre ses BD. Il n’a rien vendu. Mais il est revenu avec les droits de diffusion d’une œuvre de science-fiction gigantesque, 2.200 planches dans lesquelles des adolescents chevauchent des motos futuristes et filent dans un univers urbain démesuré.
Un récit monstre, post-apocalyptique, qui permettait à l’auteur, jeune encore, de parler du Japon d’après-guerre, marqué à jamais par les destructions d’Hiroshima et de Nagasaki, mais tout aussi pressé de se jeter dans la modernité.
Après avoir dessiné Akira , Katsuhiro Otomo a pratiquement laissé tomber la bande dessinée pour se consacrer aux films animés et à la télévision. A 61 ans, il reste un maître de la BD contemporaine honoré comme tel à Angoulême.
Pour faire bonne mesure, le festival a fait venir la moto rouge à la ligne futuriste que des ingénieurs, designers et motoristes japonais fans d’Akira ont créée pour rendre hommage au maître Otomo.
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