Joann Sfar se livre sans fard et sans dessin
Joann Sfar a posé ses crayons pour prendre la plume. Il est invité dans le Grand Soir 3 ce lundi 19 septembre pour parler de son livre "Comment tu parles de ton père".
Mon père André est mort il y a deux ans. J'étais à Nice pour le veiller. Ce livre, Comment tu parles de ton père, représente les huit jours où il a disparu et où il m'est revenu plein de souvenirs", explique Joann Sfar. "Mon père était un avocat et un politicien niçois très connu, un séducteur méditerranéen avec toute l'élégance, la brutalité et le panache qui va derrière. C'est difficile de grandir à l'ombre d'un homme semblable. Quand il disparaît, on se sent vraiment seul", raconte l'auteur de bandes dessinées.
"On n'a jamais su de quoi est disparue ma maman quand j'étais bébé. Sans doute, c'est pour ça que j'écris et je dessine. D'une certaine façon, c'était un joli deuil puisque c'est mystérieux. Le décès d'un père à 40 ans, c'est moche parce que c'est banal. J'ai fait ce livre pour raconter cette banalité du deuil lorsqu'on a 40 ans", confie-t-il dans le Grand Soir 3 ce lundi.
"Peur de dessiner mon père"
Joann Sfar n'a pas fait de son histoire une bande dessinée parce que "j'avais peur de dessiner mon père. Et j'ai tous les âges dans ce récit donc le personnage aurait trop changé d'une page à l'autre".
Il est "en train d'écrire la suite du Chat du rabbin mais en ce moment tout le monde est tellement tendu que je fais de l'autocensure sur les vannes et je n'aime pas ça. Il faut que je boive un coup et que je me lâche un peu".
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