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BD, bande dessinée. Un été en séries : "Carnets d'Orient" de Jacques Ferrandez

Tout l'été, "BD, Bande dessinée" scanne les séries BD, qui font l'ADN du médium. Depuis trente ans, dans ses "Carnets d'Orient", Jacques Ferrandez jette des ponts entre les deux rives de la Méditerranée.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Avec ou sans fusil, un beau pays... (JACQUES FERRANDEZ / CASTERMAN)

Jacques Ferrandez a beaucoup dessiné l’Algérie. D’après des photos jaunies, des documents anciens, des récits familiaux. Puis sur le motif, quand il a commencé à retourner chaque année dans le pays qui l’a vu naître en 1955.

L'Algérie, encore et toujours

Il y a 35 ans, Ferrandez a entrepris de raconter les relations entre les deux rives de la Méditerranée, de la conquête à l’indépendance de l’Algérie. La série des Carnets d’Orient compte une dizaine de volumes. Il croyait en avoir fini avec elle, mais il est revenu en Algérie, d’abord en adaptant quelques romans et nouvelles d’Albert Camus, notamment L’Étranger, puis en revisitant les épisodes les plus contemporains de l’histoire du pays. La série en cours a pour titre : Suites algériennes, 1962-2019. Le premier opus est sorti au printemps.

Il s’est passé beaucoup de choses en Algérie après 1962 qui sont très peu connues en France. Je pense avoir pris depuis le début suffisamment de distance avec ce qui aurait pu être mon camp naturel pour me sentir légitime à les raconter.

Jacques Ferrandez

Dans Suites algériennes, 1962-2019, Jacques Ferrandez dresse le constat amer d’un gâchis qui trouvait ses racines dans la colonisation, mais qui s’est poursuivi après que l’Algérie a conquis son indépendance.

Le fait de commencer cette histoire avec un personnage qui me ressemble et qui se retrouve dans les cimetières d’Alger pour se recueillir, c’est une manière de m’approprier le sujet par le réel.

Jacques Ferrandez

Jacques Ferrandez dit volontiers d’Alger que la ville lui sourit quand il la retrouve. Son œuvre a le don de redonner à celles et ceux qui ont là-bas des racines, les fils et filles du Sud, une certaine idée du bleu du ciel. Il parvient à faire ressentir la chaleur des tommettes sur les terrasses blanches. En débordant largement des cases jusqu’au bord de la page, il brosse des paysages de plaines sèches, de djebel ocre et de désert brûlant. Et ravive ainsi la mémoire d’une histoire que le temps a estompée.

Jacques Ferrandez, Carnets d’Orient et Suites algériennes, aux éditions Casterman.    

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