BD, bande dessinée. En avant Boris Vian
La bande dessinée célèbre le centenaire de la naissance de Boris Vian, poète, romancier, auteur-compositeur de chansons et prince de Saint-Germain-des-Prés dont les oeuvres ont traversé le temps.
Le centième anniversaire de la naissance de Boris Vian aurait dû être une des célébrations de ce mois de mars. Un pangolin asiatique en a décidé autrement. Il aurait peut-être inspiré le prince de Saint-Germain-des-Prés qui mariait l’absurde poétique et le désespoir créatif.
Les frères Brizzi dessinent à quatre mains
Paul, les personnages, Gaëtan les décors. Pour cet anniversaire, ils ont illustré L’Ecume des jours, l’une des œuvres les plus connues de Vian. Les amours tragiques de Colin et Chloé trouvent ici une traduction tantôt maniériste, délicate ou grotesque. Paul et Gaëtan arrivent à mettre en images des phrases qui ne semblent parfois tenir que par la beauté des mots et le choc des sonorités.
De Boris Vian, les deux frères avaient déjà adapté en BD L’Automne à Pékin. Leurs vignettes monochromes, en dégradés de gris, de jaune ou de bleu, portent la mélancolie d’un morceau de jazz de Duke Ellington que Vian associait à son texte.
L’écume des jours illustré par Paul et Gaëtan Brizzi aux éditions Futuropolis.
Glénat a choisi de mettre en bande dessinée la face la plus sombre de Boris Vian
Quand celui-ci signait des polars sulfureux sous le pseudonyme Vernon Sullivan. Double imposture : il se faisait passer pour un romancier américain et prétendait écrire du point de vue des noirs. Scandale, censure, procès. Publié en 1946, J’irai cracher sur vos tombes, jugé pornographique et immoral, restera longtemps interdit. En assistant à la première projection du film tiré de son livre, Vian s’écroule et meurt en juin 1959.
Jean-David Morvan signe aujourd’hui le scénario d’une adaptation BD convaincante. Au dessin, Rafael Ortiz et Ray Macutay insuffle ce qu’il faut de violence et de tension sexuelle aux personnages et aux situations.
Vian était aussi musicien, chanteur, compositeur, poète
Convaincu qu’il mourrait jeune, il vécut pleinement avant de succomber à l’âge de 39 ans. Piochant ici et là dans les épisodes foisonnants de ce parcours hors du commun, Hervé Bourhis et Christian Cailleaux avaient réussi en 2009 une évocation biographique remarquée. On y croise le violoniste Yehudi Menuhin, enfant, Jacques Prévert et Raymond Queneau, Juliette Gréco et Jean-Paul Sartre. La bande dessinée a pour titre Piscine Molitor.
Les éditions Dupuis la rééditent dans une élégante édition anniversaire.
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